«En tant que Parisien, je trouve ça bien… Mais en tant que professionnel du transport c’est compliqué». Alors que la maire de Paris a annoncé, ce mercredi, vouloir interdire la circulation des «cars et poids lourds les plus polluants», dès le 1er juillet 2015, Pierre, responsable d’une entreprise de transport d’œuvre d’art semble résigné.

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«Nous n’allons pas avoir le choix, il va falloir passer le pas et renouveler nos flottes. Même si le vrai problème est que l’offre est pour le moment inadaptée», déplore-t-il. Par exemple, il explique posséder un véhicule diesel de 25m3, «n’existant pas pour le moment en version électrique».

L'entreprise Ikea, elle, s’est tournée vers le biométhane. Le groupe qui avait prévu en amont le renouvellement de sa flotte, effectue depuis le début de l’année 2015 des livraisons avec 14 camions 100% biométhane, pour ses clients de Paris intra-muros. «Actuellement, il n’existe pas de poids lourd électrique qui aurait l’autonomie suffisante pour des livraisons», affirme Pierre Villeneuve, directeur de la relation client d’Ikea. «En fait, le biométhane est la seule alternative», ajoute-t-il.

«15 à 20% des véhicules de professionnels concernés»

La Fédération nationale des transports routiers (FNTR), qui s’«attendait à ces annonces», reste confiante sur le «peu d’impacts» de telles décisions. «La première mesure ne va concerner que 15 à 20% des véhicules professionnels», explique Elisabeth Charrier, secrétaire générale de la FNTR Ile-de-France. «Ensuite, il faut que le calendrier soit supportable économiquement et que le Mairie développe des stations de ravitaillement GNV (gaz naturel pour les véhicules)». Mais Elisabeth Charrier se dit confiante: «La Mairie ne laissera pas s’effondrer l’économie parisienne».

Anne Hidalgo, qui a prévu de détailler plus précisément les contours de son plan anti pollution, ce jeudi, se défend d’ores et déjà l’idée de vouloir mettre en place une «mesure couperet», qui empêcherait les professionnels du transport de travailler. Elle a d’ailleurs confirmé la mise en place, pour eux, d'une «aide financière à l'acquisition d'un véhicule propre, qui viendra s'ajouter à celle de l'Etat».