SANTESida: Le poids des images pour sensibiliser les lycéens franciliens

Sida: Le poids des images pour sensibiliser les lycéens franciliens

SANTELe meilleur du zapping de Canal + pour parler du VIH. C’est l’idée de Solidarité Sida pour sensibiliser les lycéens aux risques liés à la sexualité. La campagne 2014-2015 a démarré ce lundi avec les secondes du lycée Claude-Monet…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Jouer sur la forme pour mieux faire passer le fond. C’est toute l’astuce des Après-midi du zapping de Solidarité sida. L’opération, menée par l’association Solidarité Sida, sensibilise depuis 2003 les lycéens d’Île-de-France aux risques liés à la sexualité, avec un large focus sur le virus du sida. La campagne 2014-2015 s’ouvrait ce lundi dans une salle du Conseil régional d’Île-de-France avec les Secondes du lycée Claude-Monet (13e arrondissement).

«Pas de question taboue»

Le confort est conforme à une salle de cinéma avec fauteuils moelleux et grand écran. Il y avait même sur scène Pauline et Sébastien pour jouer les chauffeurs de salles à coup de «Est-ce que ça va bien?» Au micro, le tutoiement est de rigueur et, surtout, «aucune question n'est taboue», martèle Pauline avant de lancer les images. Les images? Des extraits du Zapping de Canal+, l’émission qui compile le meilleur et le pire de la télévision, entrecoupés de spots de prévention, de sketchs ou de passages courts-métrages sur le Sida.

«Depuis onze ans, le concept marche bien, observe Mélanie Hubault, responsable Programmes France à Solidarité Sida. Le zapping est un format qui plaît aux jeunes et qui va permettre de capter leur attention.» «Cela permet aussi de dédramatiser, estime Chan, 15 ans, à la pause. Ce n’est pas la première fois qu’on nous parle du sida à l’école, mais jamais sur ce ton décalé. C’était plus facile cette fois-ci d’en parler.»

Faire tomber les fausses idées

Car une fois la mise en condition passée, Pauline et Sébastien entrent rapidement dans le vif du sujet via un quiz interactif au cours duquel les élèves agitent un carton rouge ou vert pour donner leur réponse. Comme Pauline l’avait promis, rien n’est tabou. Ça parle capote, fellation, herpes, pilule, homophobie, séropositivité ou de chlamydia, l’IST (Infection sexuellement transmissible) la plus fréquente chez les 18-25 ans…. Sur ces sujets, « les connaissances théoriques sont souvent bien assimilées, mais il y a des lacunes, indique Mélanie Hubault. Les élèves rencontrés sont assez nombreux à nous affirmer qu’une piqûre d’insecte peut transmettre le virus du Sida. »

« A nos âges, ce n’est pas facile d’en parler »

Celle-là, les lycéens de Claude-Monet ne l’ont pas faîtes. Mais d’autres fausses idées ont été entendues au micro et, en grande majorité, les lycéens disaient avoir appris des choses au cours de l’après-midi. Pas étonnant à écouter Elias et Gabriel, 14 ans tous deux : « A nos âges, ce n’est pas facile d’en parler, ni à nos parents ni à nos professeurs ».

Les Après-midi du zapping sensibilisent environ 8.000 lycéens chaque année scolaire. « Depuis trois ans, l’opération s’est étendue à la Champagne-Ardenne, le Rhône-Alpes et les Pays de la Loire », détaille Mélanie Hubault. Une vingtaine de dates sont prévues cette année en Île-de-France, de Paris à Chelles, en passant par Torcy, Evry ou Puteaux.