Rentrée sportive: A Paris, les places en clubs se font rares
SPORT•Pas facile de dégoter une licence sportive à Paris. Avec plus de 3.000 clubs et 354.000 licenciés pour des équipements sportifs limités, les clubs parisiens saturent et les solutions manquent pour y remédier...Fabrice Pouliquen
Trente minutes. Il n’a pas fallu plus à l’ASPTT badminton pour boucler ses inscriptions pour la saison qui démarre, le 1er septembre dernier sur son site internet. Étonnant? Pas vraiment. Le sport, qui nécessite peu de compétences techniques pour s’amuser, est en plein essor à Paris où les effectifs sont passés de 1.393 en 1998 à 3.500 en 2013. La capitale compte 26 clubs, tous pris d’assaut une fois la période de réinscription terminée. Bon nombre affichaient complet bien avant l’ASPTT. Pourtant, c’est cette semaine se tiennent les forums des associations dans les arrondissements parisiens. «Mais pour le badminton, l’idéal est de s’y prendre dès juin», estime Benoît Lehuédé, de la Ligue badminton d’Île-de-France.
La bataille des créneaux
Car le badminton a un défaut: ça se joue en gymnase. Une denrée rare à Paris. «La ville en a pourtant 125, tout comme il y a 400 courts de tennis, 137 salles de sports, 39 stades ou encore 85 terrains extérieurs», détaille Jean-François Martins, adjoint au maire en charge des sports. Mais à partager entre 3.223 clubs et 354.856 licenciés. La majorité lorgne en outre sur les mêmes créneaux, entre 18h et 22h.
«Paris sature, lance Serge Mercier, président du Comité des offices municipaux des sports de la capitale. Au rugby ou au football, les terrains sont même divisés en deux pour permettre à un maximum de clubs de s’entraîner.» «C’est une vraie bataille qui se joue entre clubs et parfois même en interne, entre les sections sportives», ajoute Francis Kuhn, vice-président du Stade Français, l’un des grands clubs parisiens avec ses 6.800 licenciés. Quand on dégotte un créneau à une équipe, c’est au détriment d’une autre.»
Un effet domino que toutes les disciplines connaissent et qui limite, in fine, le nombre de places en club. Au rugby, où la demande est forte à Paris, «les effectifs plafonnent ainsi à 4.400 licenciés sans possibilité de croissance, les infrastructures étant utilisées à 100 %», explique José Machado, du comité départemental de rugby de Paris.
Quelques opportunités à saisir…
Que faire? Jouer malin faute de place pour construire de nouveaux équipements. «La ville remplace petit à petit les terrains en herbe par des synthétiques pour maximiser leur utilisation, souligne José Machado. C'est une très bonne chose.» «On aimerait la même chose à Vincennes, sur les terrains de Pershing et du Polygone», lance Philippe Surmon, le président de la Ligue de Football de Paris. «C’est plus compliqué, Vincennes étant un espace naturel protégé», répond Jean-François Martins.
Mais des choses continuent à se faire assure l’adjoint au sport. «Nous prévoyons six nouvelles piscines au cours de la mandature et nous continuons d’ouvrir des gymnases. Nous venons d’en ouvrir un dans les anciens entrepôts Macdonald (19e). Il reste des opportunités à saisir, notamment en imaginant des équipements mixtes qui allient des activités sportives à d’autres culturelles. On a réussi à le faire au Centre d’animation de la Tour-des-Dames (9e).»
La fermeture à 23h testée cette saison
Une autre piste est de repousser à 23h la fermeture des équipements sportifs parisiens, soit une heure de plus qu’à l’accoutumée. «On lance l’expérimentation auprès de 20 associations cette saison, précise Jean-François Martins. On ne veut pas faire supporter cette heure supplémentaire sur les gardiens de la ville. L’idée est plus de responsabiliser les associations sportives en leur confiant la fermeture de la salle ou du terrain quand cela est possible.»