Les Parisiens gagneraient à sourire un peu plus
OPTIMISME•Relativiser ses tracas quotidiens et sourire à son voisin pourraient relancer notre optimisme...Sélèna Jeusset
Heureux les Parisiens? Pas toujours, à en croire leur réputation de grognons. Des initiatives se développent pour redonner sourire et optimisme à ceux qui font la tête. Ainsi, la Galerie du Sourire s’est ouverte le 14 mai jusqu’au 17 mai, rue Beaubourg (3e), et le premier printemps de l’optimisme, aura lieu les 16 et 17 mai à Paris, place Iéna (16e).
Sourire et optimisme sont complémentaires. «Le pessimisme n’apporte rien», dénonce Thierry Saussez, commissaire général de la manifestation prévue ce week-end. «Voir la vie du bon côté permet de libérer plus d’énergie que les autres et donc d’aller plus facilement à la rencontre de la bonne fortune.»
Mais quand on vit en ville, difficile d’avoir toujours la pêche: transports bondés, bruits désagréables ou incivilités entachent notre bonne humeur. Jonathan, Parisien depuis dix ans, à pourtant sa petite idée pour retrouver la positive attitude. Il faudrait diffuser un peu de musique dans le métro, «pas trop forte et qui plaise à tout le monde».
Peuple de râleurs
D’ailleurs, le thème des transports revient souvent quand on interroge les Parisiens sur la source de leur mauvaise humeur. «Il faudrait aménager des coins, avec des plantes ou des machines à café. Et puis moins d’incivilités!», s’empresse de répondre Joëlle, 61 ans. Mais pour Kévin, 28 ans, «des peintures et des expositions de rue», ce serait déjà bien.
En attendant ces possibles améliorations, il faut relativiser. «Bien sûr qu’il y a des mauvaises nouvelles, mais il faut savoir rééquilibrer les choses, en regardant aussi ce qu’il y a de bien. Nos problèmes ne sont bien souvent pas si graves, comparés à d’autres», détaille Thierry Saussez.
Ainsi face aux Parisiens, qu’il définit comme le «peuple le plus râleur du monde», le forum montrera des exemples d’optimismes particulièrement forts, avec l’athlète Philippe Croizon par exemple, qui a traversé la Manche à la nage sans bras ni jambes.
Sourire pour retrouver sa bonne humeur et son optimisme
Et pour booster son optimiste, il faut d’abord savoir sourire. Les deux sont liés, comme le prouve le docteur Henri Rubinstein, auteur de Psychosomatique du Rire*. «Le sourire déclenche le rire. Et quand on rit, cela permet à notre cerveau de fabriquer en nombre plus important des molécules dont il a besoin. C’est un exercice musculaire qu’on peut comparer au plaisir d’un jogging intensif, on fabrique des endorphines, de la dopamine, etc.» C’est donc un antistress très performant. «C’est un réflexe inscrit dans notre organisme qui vise à le protéger, il permet de fabriquer ses propres médicaments.»
En fait, les Parisiens pourraient améliorer leur quotidien d’eux-mêmes, sans attendre des améliorations matérielles. Pour Corinne Cosseron, fondatrice de l’école internationale du rire et du bonheur et auteur du Yoga du rire, un simple geste peut faire bouger. «Que chacun quand il se lève se promette de sourire à au moins deux personnes croisées dans la rue, et les Parisiens iront déjà beaucoup mieux.»
Clubs de rigologie
Corinne Cosseron a créé la «rigologie» afin de reconnecter les gens avec leur joie de vivre. Particulièrement en France où «les gens sont particulièrement sinistres». A travers ses vingt clubs de rire parisiens, elle vise à redonner le sourire aux participants.
«Le rire est un réflexe vital. Même quand on sourit de manière forcée, notre cerveau en déduit qu’on va bien, et ça change notre état d’âme. On est alors plus heureux et plus optimiste» précise Corinne Cosseron. Ainsi se forcer à sourire quelques minutes tous les matins peut déjà permettre de passer une meilleure journée.
*Psychosomatique du rire, Henri Rubinstein, publié le 15 avril 2003 aux éditions Robert Laffont