Paris: L'hégémonie de la RATP mise à mal par des bus électriques
TRANSPORTS – Pour la première fois, une entreprise privée a remporté un appel d'offres de la Mairie de Paris concernant des transports en commun...Jérôme Comin
Les transports en commun parisien se branchent sur un courant alternatif. Une ligne de bus 100% électriques a été inaugurée mercredi matin dans le sud-est du 15e arrondissement. Sur un parcours de 8km rythmé de 28 points d’arrêts, ces six véhicules de 22 places sont opérationnels du lundi au samedi de 7h30 à 20h30 avec une amplitude de 15 minutes et de 8h30 à 20h30 le dimanche et jours fériés avec une amplitude de vingt minutes.
Hidalgo met la RATP au courant
Mais au-delà de ces minibus qui ne produisent aucune émission de CO2, c’est surtout la première fois que la RATP voit une société privée mettre en place des transports en commun dans la capitale, qui représentait jusqu’alors sa chasse gardée. Alors qu’elle répondait à un appel d’offres de la Mairie de Paris sur ce marché, l’entreprise publique a été battue par B.E. Green, filiale de la société Autocars Dominique, qui avait «une meilleure offre et proposait des coûts plus raisonnables, explique Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris. La RATP doit aussi apprendre à évoluer, à sortir du diesel.»
Une remarque qui fait office d’avertissement pour la régie de transports parisiens, d’autant qu’elle va perdre en 2024 son monopole sur les bus dans la capitale. «C’est la règle de la concurrence qui s’applique», a réagi la RATP précisant qu’elle avait tout de même remporté précédemment un appel d’offre concernant la traverse Batignol-Bichat.
En attendant, c’est B.E. Green qui se frotte les mains car avec un contrat de six ans et un budget d’1,6 million d’euros par an (financé à près de 90% par la Mairie de Paris), la société bénéficie «d’une belle vitrine pour promouvoir ses services en s’implantant dans la capitale», se réjouit son président, Patrick Mignucci.