L'année noire des oléiculteurs
AGRICULTURE La récolte d'olives de Nice s'annonce catastrophique à cause des conditions météoJean Christophe Magnenet
Il a étendu de grands filets verts autour de ses oliviers centenaires. Sur son exploitation du Rouret, Jean-Philippe Frère débute en avance sa récolte d'olives de Nice. Cette année, les fruits qui tombent dans les mailles se font rares. « Et regardez, ceux qui restent encore sont très abîmés », grogne le producteur, trésorier du syndicat interprofessionnel de l'olive de Nice, et représentant de la filière à la chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes.
« Très peu d'olives sont encore à ramasser, et presque toutes de très mauvaise qualité », détaille le producteur azuréen. «Le coupable ? Le climat ! », assure l'oléiculteur. « Les deux derniers hivers, très doux, ont affaiblis les oliviers, qui ont lâché à terre, après le printemps, 50 % de leurs fruits, détaille le responsable. Puis un été humide a favorisé la prolifération des mouches de l'olive. » Pour ne rien arranger, un nouvel insecte, la cécidomye, s'est développé en mangeant les larves de mouche. Affaiblies, de nombreuses olives se sont encore retrouvées au sol après les chutes de grêle de septembre.
« Je n'ai jamais vu ça »
Même si les fruits ne sont aujourd'hui pas encore totalement mûrs, les oléiculteurs lancent donc leur récolte avant que tous ne soient tombés... et bien que le début de la campagne pour l'appellation d'origine contrôlée (AOP) ait été fixé au 1er novembre.
« Beaucoup de fruits seront de toute façon trop abîmés pour obtenir l'AOP Olive de Nice, prévient Jean-Philippe Frère.» En 15 ans d'oléiculture, je n'ai jamais vu ça «, confirme André Giauffret, agriculteur de l'autre côté du Var, à Colomars.» Heureusement que nous avons une production diversifiée pour assurer nos revenus... «