De la chaleur humaine face au froid
Société Reportage au foyer d'hébergement d'urgence Gustave-Roch, qui peut accueillir dix-huit SDFGuillaume Frouin
C'est l'une des conséquences de la chute brutale des températures : le foyer d'hébergement d'urgence Gustave-Roch, situé près du Marché d'intérêt national (MIN) de l'île de Nantes, a rouvert ses portes ce week-end. Jusqu'à jeudi matin, dix-huit places y attendent les sans-abri. Bananes, mandarines ou café chaud sont aussi proposés au petit-déjeuner.
Hier matin, Ludovic savourait l'instant à sa juste valeur : cela faisait quatre mois que ce jeune de 23 ans, habitué des transats de la Halte de nuit, n'avait pas dormi dans un vrai lit. « Ca fait du bien, cela permet de récupérer de la fatigue accumulée dehors », souffle cet intérimaire, expulsé de son appartement du Mans (Sarthe), après avoir perdu son boulot.
« On est dans l'urgence »
« En foyer, on rencontre aussi des gens... Le contact humain, ça fait toujours chaud au cœur », ajoute Ludovic, qui n'a pratiquement plus de contacts avec ses parents. A ses côtés, on trouve ainsi des Tchétchènes, des Africains ou des gens comme Greg. A 31 ans, cet ex-détenu « essaie d'arrêter l'alcool » pour retrouver un boulot et un appartement. Tous ont été dirigés ici par le 115.
« Ici, on n'est pas dans la réinsertion, mais bien dans l'urgence », explique un peu plus loin Jean-Pierre Rabiller, secouriste de la Protection civile, l'association qui gère le foyer. « On est là pour les empêcher de mourir de froid dans la rue. » L'an dernier, son association est ainsi venue en aide à près de 800 sans-abri.