Les cantonales laisseront des traces
•politique Les élections départementales ont modifié les dynamiques en Loire-AtlantiqueFrédéric Brenon
Marquées par une participation encore plus faible qu'au niveau national, les élections cantonales 2011 ont aussi livré plusieurs enseignements sur les rapports de force politiques en Loire-Atlantique.
Un PS vainqueur mais affaibli. Il a remporté 18 cantons sur 30, est largement dominateur en voix et se trouve seul aux commandes du département. Pourtant, le Parti socialiste sort amoindri de ces élections cantonales. Il perd en effet quatre élus (Vertou, Nort-sur-Erdre, Paimbœuf et Varades), à l'inverse de la tendance nationale. Son désaccord avec les Verts a aussi compliqué ses relations futures avec les écologistes et brouillé son image vis-à-vis des électeurs. « On avait bénéficié en 2004 d'une vague rose et cette dynamique n'a pas été confirmée localement, analyse Alain Gralepois, secrétaire départemental du PS. Quant à la stratégie de confrontation commune avec les Verts, elle n'était pas gagnante. Il faudra, demain, savoir se remettre autour d'une table. »
Une droite ragaillardie. Elle perdait des sièges à chaque élection cantonale depuis 30 ans. La droite reste minoritaire à l'assemblée départementale mais est parvenue à réduire son retard, ce qui suffit à la satisfaire. « Nos sortants ont été réélus, nos successions réussies et quatre cantons ont basculé. C'est le plus qu'on pouvait faire », estime André Trillard, chef de file de l'Union de la droite et du centre. La stratégie de rassemblement a donc « payé ». L'opposition regarde maintenant avec ambition les élections territoriales de 2014. « Avec l'avance du Maine-et-Loire et de la Vendée, on peut viser la région », pense André Trillard.
Europe écologie reste sur sa faim. Avec huit candidats qualifiés au second tour, les Verts avaient obtenu le meilleur résultat du parti en France. Mais à l'heure du bilan, ils n'obtiennent aucun siège. « C'est décevant, l'assemblée ne sera pas représentative de la progression des votes écologistes exprimés », regrette Jean-François Tallio, co-président des Verts 44. « Le PS ne peut plus faire sans nous. On va au-devant de cruelles désillusions si on reste dans ce rapport de supériorité grand frère-petit frère », prévient le conseiller régional Jean-Phillipe Magnen.
Le FN monte, le Modem s'effondre. Certes, le Front national n'a qualifié aucun candidat au second tour en Loire-Atlantique. Mais avec des scores dépassant 10 % dans dix cantons, il réalise une montée historique. A l'inverse, le MoDem est en pleine déconfiture : 1,5 % seulement des suffrages au premier tour. Loin des 20,8 % récoltés à la présidentielle 2007 voire même des 4,6 % obtenus aux régionales 2010.
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