et La ville prit la clé des champs

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société La dernière étude de l'Insee confirme un fort étalement urbain
antoine gazeau

antoine gazeau

La ville déborde. Si le constat n'est pas nouveau, une étude de l'Insee montre désormais l'étendue du phénomène de 1999 à 2006. Le dynamisme démographique de la région, porté à la fois par une forte fécondité et des migrations massives, l'explique en partie. Le territoire accueille 30 000 habitants de plus chaque année, qu'il faut loger. La spécificité ligérienne décuple l'effet : outre que les propriétaires sont plus nombreux qu'ailleurs, « 70 % des constructions neuves sont individuelles, alors que la moyenne nationale est de 54 %, note Alain Laville-Fournier, directeur adjoint de la DREAL. Forcément, on consomme plus de terrain. » Quelque 12 % du territoire, contre 6 % en France, sont artificialisés. Des terres agricoles deviennent des zones au foncier attractif...

Conséquences « écolo-sociales »
Nantes joue bien sûr un rôle central. En sept ans, 340 km² supplémentaires sont passés sous son influence, notamment le long de l'estuaire : au moins 40 % des habitants des communes concernées partent y travailler chaque jour. Les conséquences sont écologiques, l'étalement étant d'ailleurs corrélé à la hausse du nombre de voitures par ménage. Elles sont aussi sociales : « On observe une faible mixité, remarque Amandine Rodrigues, coordinatrice de l'étude. Les ouvriers vivent surtout en campagne, les cadres en ville. » Si la courbe peut s'inverser ? Pas tout de suite. Mais depuis peu, le rythme des constructions se ralentit et le prix du carburant augmente. De là à freiner les ménages...

mobilité

En 2006, 60 % des actifs ligériens changent de communes pour y travailler : 6 points en sept ans, soit 180 000 « navetteurs » en plus. Une hausse qui place la région en quatrième position. La distance parcourue par les actifs « ruraux » s'est allongée de 2 km.