Notre-Dame-des-Landes: Grosvalet veut une escorte policière pour évaluer l'état de la route
ABANDON DU PROJET D'AEROPORT•Le conseil départemental de Loire-Atlantique ne veut pas autoriser la circulation sans que la sécurité des usagers soit garantie...Frédéric Brenon
Six jours après l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les anti-aéroport sont actuellement à l’œuvre pour dégager la route départementale 281 qui traverse la ZAD, renommée « route des chicanes » en raison des divers obstacles qui empêchent sa circulation depuis cinq ans.
Mercredi dernier, le Premier ministre Edouard Philippe avait demandé que l’axe d’environ 4 km soit libéré. Philippe Grosvalet, président du conseil départemental de Loire-Atlantique, gestionnaire de la route, espère, lui aussi, qu’elle pourra « rouvrir le plus vite possible à la circulation ». Mais il n’entend pas lever immédiatement l’interdiction de circuler adoptée en 2012 pour « éviter qu’un habitant se blesse ou ait un dommage » sur cette route.
« L’huissier s’est vu refuser l’accès à la route »
« Avant d’autoriser la circulation, nous devons d’abord établir un diagnostic de l’état de la route. Il y a des obstacles, des trous, diverses dégradations… Et moi je suis garant de la sécurité des usagers », justifie l’élu socialiste. « Mais le problème, ajoute-il, c’est que mes équipes n’ont pas accès à la route. J’ai mandaté un huissier mais, sur place, lundi, il s’est vu refuser l’accès par les personnes présentes. »
Le département demande donc à la préfecture une escorte de forces de l’ordre pour accompagner ses agents effectuer un diagnostic sur la RD 281. « Par le passé, nos agents ont été menacés physiquement, ils ont reçu des pierres. Je ne rigole pas avec leur sécurité », insiste Philippe Grosvalet, qui s’étonne de ne « pas avoir reçu de coup de téléphone du Premier ministre alors qu’il s’engage publiquement sur une route départementale [pour laquelle l’Etat n’a pas compétence] ».
Deux mois de travaux et une facture d’un million d’euros ?
Une fois un diagnostic effectué, il faudra « lancer un appel d’offres aux entreprises » avant de démarrer les travaux. D’après les premières constatations effectuées la semaine dernière, le conseil départemental table sur « six à huit semaines de chantier » pour un montant estimé à un million d’euros. « Ce n’est pas le département qui va payer, prévient Philippe Grosvalet. Ce n’est pas le département qui est responsable des dégradations qui n’ont jamais été empêchées par l’Etat. La situation est exceptionnelle. »
Interrogé sur les « ralentisseurs » et « voies de passages pour tritons et salamandres » que comptent installer les Zadistes, Philippe Grosvalet hausse les yeux au ciel. « On croit rêver. Mais où est-on ? C’est une route départementale. Il y a des normes qui s’imposent. Chacun ne décide pas, comme ça, des règles et infrastructures qu’il souhaite mettre en place. »