SOCIETEDes salles de l’université de Nantes occupées par des étudiants et migrants

Nantes: Des salles de cours de l'université occupées par des étudiants et des migrants

SOCIETELes occupants ont passé la nuit dans la faculté de lettres…
Frédéric Brenon

F.B.

Leur action a débuté mercredi en début de soirée. Des étudiants et militants ont décidé d’occuper neuf salles de cours du bâtiment Censive (faculté des lettres) de l’université de Nantes pour héberger des personnes migrantes. Une dizaine de mineurs étrangers isolés ont pu s’y restaurer, se laver et y passer la nuit. Une trentaine sont attendus ce jeudi soir. Des duvets, des matelas, de la nourriture, un réfrigérateur ont été apportés « grâce aux réseaux associatifs, aux étudiants et même, parfois, au personnel de l’université ».

« Trouver une solution pour ces jeunes »

Les occupants dénoncent le manque de solutions d’hébergement proposées aux migrants, en particulier aux mineurs étrangers isolés. « Une soixantaine d’entre eux sont à la rue alors qu’ils devraient être logés par le conseil départemental, explique William, un étudiant. Passer une nuit ici au chaud, pouvoir prendre une douche, leur a fait beaucoup de bien. Notre action vise à interpeller tous les pouvoirs publics. Une solution doit être trouvée pour ces jeunes. »

« J’ai pu me reposer et recevoir des soins, raconte Abdelaziz, Burkinabé âgé de 15 ans. J’espère pouvoir rester plusieurs jours ici. Depuis mon arrivée à Nantes mi-octobre, je dors dehors, près de la gare. C’est très difficile. »

L’université n’a pas demandé l’expulsion

L’accès au bâtiment universitaire n’est pas bloqué. Les cours peuvent se dérouler normalement, à l’exception de quelques enseignements déplacés. Le président de l’université a choisi de ne pas solliciter de recours aux forces de l’ordre.

Des matelas ont été installés dans des salles de cours à l'université de Nantes.
Des matelas ont été installés dans des salles de cours à l'université de Nantes. - F.Brenon/20Minutes

« Nous sommes clairement confrontés à une situation inédite pour l’université, déclare Olivier Laboux, président de l’Université. Nous avons pleinement conscience de la difficulté humaine de la situation des migrants sans abri et de la complexité pour les pouvoirs publics locaux de faire face à un afflux difficilement maîtrisable. L’université n’est cependant pas un lieu adapté pour répondre à la question de l’hébergement et de l’accueil de personnes en situation d’urgence. Rapidement, une solution collective devra être trouvée. »

Après l’école des Beaux-arts

Dimanche dernier, c’est l’ancienne école des Beaux-arts (vide depuis la rentrée) de Nantes qui avait été occupée dans la nuit de samedi à dimanche. Ses quarante occupants avaient finalement été expulsés dimanche après-midi par 150 policiers. Une intervention qui avait choqué de nombreuses personnes.

Cette initiative n’est pas isolée en France. Pour les mêmes raisons, un amphitéâtre est occupé à Lyon et une église à Marseille. « Si la solidarité pouvait s’étendre, ce serait génial », espère William, étudiant.

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