Nantes: Le maire de Saint-Aignan-de-Grandlieu réclame la fin des vols de nuit
AEROPORT•Excédé par les nuisances sonores liées aux avions, l’élu demande à l’Etat de prendre des mesures…Frédéric Brenon
«Ça devient extrêmement difficile à vivre. Il faut agir. On ne peut pas attendre le transfert à Notre-Dame-des-Landes. » La croissance du trafic de l’aéroport Nantes-Atlantique ne fait pas que des heureux du côté des partisans d’un nouvel aéroport.
Si elle valide la forte attractivité de la plateforme nantaise, elle fait aussi supporter des nuisances accrues aux riverains, en particulier ceux de Saint-Aignan-de-Grandlieu, dont le bourg est situé à 1,2 km de la piste.
Le conseil municipal de cette commune de 4.000 habitants a décidé de saisir le Premier ministre afin d’obtenir la mise en place d’un plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE). « Ce dispositif est prévu par la loi lorsqu’un aéroport enregistre plus de 50.000 mouvements d’avions par an. A Nantes-Atlantique, nous avons dépassé ce stade depuis un an. Mais l’Etat n’a encore rien proposé », soulève le maire Jean-Claude Lemasson (PS).
Rien entre 22h30 et 6h
Parmi les mesures attendues, le maire réclame un couvre-feu interdisant les vols entre 22h30 et 6h. « La saturation de l’aéroport en journée entraîne la programmation de plus en plus de vols nocturnes. Cet été, il y avait 25 vols en moyenne par nuit. Je dois protéger le sommeil de mes concitoyens, même si je sais que ça ne réglera en rien les problématiques de nuisances en journée. »
L’édile souhaite aussi une révision de l’actuel plan d’exposition au bruit (comme les opposants au transfert d’ailleurs), des aides supérieures pour l’isolation phonique des logements, ainsi que la possibilité offerte aux habitants trop touchés par les nuisances de vendre leur maison à l’Etat au prix du marché (droit de délaissement).
Le Conseil d’Etat en ligne de mire
En cas de refus ou de non-réponse de Matignon dans les deux mois, la commune de Saint-Aignan annonce qu’elle saisira le Conseil d’Etat. Mais d’ici ce délai, le sort de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera peut-être scellé. Le gouvernement a en effet promis de rendre une décision sur le projet de transfert avant Noël.
« Notre commune, je le rappelle, n’a pas de plan B, s’inquiète Jean-Claude Lemasson. Dans le cas d’un abandon du transfert, il faut bien comprendre qu’il y aura des conséquences négatives importantes pour Saint-Aignan et ses habitants. »