FC Nantes: Claudio Ranieri n'est pas emballé par son mercato, mais il le dit en souriant
FOOTBALL•Après un mercato balbutiant, l’entraîneur nantais demande du temps…David Phelippeau
L'essentiel
- Claudio Ranieri n’est pas entièrement satisfait de son mercato, mais il le dit avec beaucoup de retenue.
- L’entraîneur nantais demande du temps, même beaucoup de temps.
C’était il y a un an. Presque jour pour jour. Le 2 septembre 2016, alors que le mercato venait de fermer ses portes quelques heures avant, l’entraîneur nantais René Girard ne dissimulait pas son agacement sur le marché écoulé. « Il faudra peut-être réviser les ambitions fixées entre la 1re et 10e place et peut-être maintenant jusqu’à la 15e place », lançait-il en soulignant qu’il n’avait pas obtenu les deux joueurs (dont un numéro 6) escomptés.
Une année plus tard, sur le même pupitre de la salle de presse, Claudio Ranieri semble être animé de la même frustration que René Girard sur le mercato estival nantais, mais l’élégance et la retenue qui caractérisent l’Italien font barrage à l’acrimonie.
Huit nouvelles recrues
Assailli de questions sur le mercato, ce jeudi midi, le technicien italien a usé de l’humour et de l’autodérision pour masquer au mieux son insatisfaction. « J’ai vu 100 à 200 joueurs en vidéo, rigole-t-il. Oui, j’espérais plus [pour ce mercato], mais c’est la vie. Je suis un homme de terrain, maintenant, je veux faire mon travail. » Alors combien de recrues ? Ranieri s’y perd même dans les chiffres. Il évoque le nombre de neuf [huit en réalité]. « Vous comptez l’ailier hollandais Queensy Menig [dernière recrue du mercato qui a signé à Nantes puis a été prêté à Oldham, en 3e division anglaise] ? », lance un journaliste. « Je ne le connais pas, a répondu l’entraîneur nantais. Il est arrivé ici et il est reparti… » Puis, il plaisante en guise d’explication à ce dossier nébuleux Menig : « Il y a un aéroport ici… »
Ranieri n’est pas vraiment satisfait du mercato. A part Tatarusanu et Pallois, il n’a pas obtenu les joueurs qu’il avait érigés en priorité à certains postes. « Le président a fait le maximum, insiste-t-il poliment. […] Je voulais certains joueurs qui ont dit non. Puis d’autres encore ont dit non, donc à la fin j’ai dit oui à tout le monde [sous-entendu, aux joueurs proposés par Kita]. » L’assistance éclate de rire.
« Que l’équipe soit dans les cinq premières défenses de L1 »
Réaliste, il avoue aussi : « En arrivant ici, je savais qu’on n’allait pas prendre des grands joueurs comme Neymar et Mbappé… » Pour autant, Ranieri, qui a aussi refusé des jolis noms sur le papier, espérait quand même que le président Kita allait être en mesure d’exaucer tous ses souhaits à des postes clés (Ramirez, Nampalys Mendy…). Espoir très vite douché au cours de l’été durant lequel l’Italien, agacé, a même coupé le contact pendant une dizaine de jours avec son président.
Et maintenant, que vaut l’effectif dont dispose Ranieri ? Le « Mister », qui espère voir sa formation « dans les cinq premières défenses de L1, réclame de la patience : « L’objectif est de construire et de faire le maximum. La saison va commencer dans un ou deux mois. » Une projection qui ne devrait pas du tout plaire au président Kita, qui lâche une somme colossale tous les mois pour son technicien.