La violence extrême des faits et le comportement de l’accusé durant le procès laissaient présager une lourde condamnation. C’est ce qui s’est passé. Yannick Luende-Bothelo a été condamné ce jeudi après-midi par la cour d’assises de Loire-Atlantique à la réclusion criminelle à perpétuité pour le , 14 ans, et les agressions de deux personnes âgées les 18 et 19 mars 2012 dans l’agglomération nantaise.
La sanction a été assortie d’une rarissime mesure de perpétuité réelle, la français, qui signifie qu’aucun aménagement ou remise de peine ne peut être envisagé avant 30 ans minimum.
Le corps sans vie de Marion Rousset avait été retrouvé le 19 mars 2012 dans des toilettes publiques à , marqué par 69 coups de couteau.
« Ce qu’il a fait méritait au moins ça »
« C’est un soulagement, a réagi, très émue, la mère de Marion. Il n’y a que ça qui pouvait nous permettre d’aller mieux. Ce qu’il a fait méritait au moins ça. »
« C’est un combat difficile qui a été mené. Je pense au calvaire qu’a vécu Marion. J’espère que son tombeau est définitivement refermé. La perpétuité réelle est une peine très lourde, mais les faits sont extrêmement graves et l’attitude de l’accusé durant tout le procès l’était tout autant », commente Louis-Georges Barret, avocat de la famille de la victime.
Il n’a pas livré d’explication
Pendant les deux semaines d’audience, Yannick Luende-Bothelo, 29 ans, Congolais arrivé en France à l’âge de 16 ans, n’a jamais justifié ses actes, préférant . Prenant la parole pour la première fois ce jeudi matin, il a seulement assuré avoir « entendu des voix ». Avant le procès, l’accusé avait reconnu le meurtre avec préméditation tout en tenant des propos peu rationnels aux enquêteurs, se présentant comme « le messie » ou qu’il devait « rencontrer Nicolas Sarkozy ».
Le trouble psychique tout de même reconnu
La cour d’assises a estimé que Yannick Luende-Bothelo était atteint au moment des faits d’un trouble psychique ayant altéré son discernement, mais n’a pas accordé de diminution de peine. Ses avocats avaient plaidé l’irresponsabilité pénale et demandé son hospitalisation sous contrainte.
« Des troubles psychiques ont été reconnus, mais on lui inflige tout de même la peine maximale. C’est paradoxal. L’émotion et la nature particulière de l’affaire ont sans doute pesé », regrette Carole Leroux, l’avocate de la défense.
L’accusé ne fera peut-être pas appel
Y aura-t-il un autre procès ? Pas sûr. Quelques minutes après l’énoncé du verdict, Yannick Luende-Bothelo n’a pas exprimé le souhait de faire appel, confiant à ses avocats que « ça allait ». « Il a dix jours pour changer d’avis », précise Olivier Renard, l’autre avocat de la défense.
Plusieurs fois condamné par la justice pour des faits de violences et de vols, Yannick Luende-Bothelo avait brisé son bracelet électronique quelques jours avant les faits et était visé par un mandat d’arrêt.