Nantes: Une étude de mortalité alarmante pour les ex-salariés du Tripode
SANTE•Les 1.800 agents exposés à l'amiante entre 1972 et 1993 meurent en moyenne six ans plus tôt qu'un effectif comparable...Frédéric Brenon
Les agents ayant travaillé dans le bâtiment administratif Tripode sur l’île de Nantes entre 1972 et 1993 meurent en moyenne six ans plus que tôt que les salariés d’un service comparable (en l’occurrence les Impôts). Ce sont les conclusions « alarmantes » de l’étude de mortalité que vient de réaliser le bureau d’études indépendant à la demande de l’association Solidarité Tripode, également connue sous le nom des .
Celle-ci s’inquiète depuis plus de vingt ans des conséquences de l’exposition à l’amiante subie par les 1.800 agents de l’Etat (Insee, Trésor public, Ministère des Affaires étrangères) ayant été employés dans le Tripode. L’immeuble a été fermé en 1993 puis démoli en 2005.
Les salariés sous le choc
« Les résultats sont sans appel. Personne ne voit ce qui pourrait justifier cet écart. Clairement, il y a un effet Tripode », dénonce Francis Judas, membre de l’intersyndicale des amiantés.
Réunis par l’association, près de 200 salariés et ex-salariés du Tripode, âgés aujourd’hui de 55 à 75 ans, ont pris connaissance de l’étude ce lundi. « Ça leur a fait un choc, confie Francis Judas. Six ans de vie en moins pour une exposition maximum de 20 ans, c’est énorme ! La plupart ont intériorisé. Ils ont besoin de digérer la nouvelle. »
Une reconnaissance qui ne vient pas
L’association espère que ces nouveaux éléments pèseront auprès de l’Etat pour que celui-ci . Une reconnaissance qui ouvrirait droit à une meilleure indemnisation des maladies professionnelles et à l’accès à la pré-retraite amiante pour les derniers agents encore actifs.
« On va continuer à se battre, mais c’est dur, se désespère Francis Judas. On ne comprend pas pourquoi cette reconnaissance n’est pas effective depuis toutes ces années. Il n’y a pas d’explication valable, si ce n’est un tabou autour de l’amiante dans le secteur public. On est la France d’en bas, on ne compte pas à leurs yeux. »