ENVIRONNEMENTNantes: La chaufferie de la discorde à Trentemoult

Nantes: La chaufferie de la discorde à Trentemoult

ENVIRONNEMENTEntre Rezé et Bouguenais, les riverains sont remontés contre le projet de chaufferie bois. Les travaux sont suspendus...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

La chaufferie de la discorde verra-t-elle le jour ? A Rezé et à Bouguenais, un collectif de riverains est extrêmement remonté contre le projet de centrale thermique bois et gaz de la Californie, porté par Nantes métropole et son prestataire Erena.

L’équipement, implanté en bordure de la route de Pornic, à deux pas des quartiers de Trentemoult et des Couëts, doit alimenter le réseau de chaleur Centre-Loire, lequel fournira du chauffage et de l’eau chaude, au moyen d’énormes tuyaux, à 350 bâtiments, soit l’équivalent de 40.000 logements, au sud de l’île de Nantes et sur le secteur Pirmil-Les Isles-Saint-Jacques.

Les travaux sont avancés et la mise en service de la chaudière gaz (39 MW) est prévue pour octobre prochain, la chaudière bois (8MW), la plus contestée, sera opérationnelle en 2019.

Des fumées dangereuses pour la santé ?

Selon Nantes métropole, l’installation, qui fonctionnera en complément d’une autre chaufferie (plus puissante) installée Prairie de Mauves, contribuera à offrir aux habitants une énergie « sûre à un coût maîtrisé », à « diminuer les émissions de gaz à effet de serre », et ainsi accélérer la « transition énergétique » de l’agglomération nantaise.

La chaufferie bois de Malakoff-Prairie de Mauves, à Nantes.
La chaufferie bois de Malakoff-Prairie de Mauves, à Nantes. - F.Brenon/20Minutes

Seulement voilà, outre une concertation jugée « catastrophique », les riverains reprochent au projet d’être « polluant » et de présenter un danger sanitaire pour la population compte tenu de l’importance des fumées et particules fines qui pourraient être émises. Ils s’inquiètent aussi du bruit généré par la chaufferie et du trafic de poids lourds qui déchargeront régulièrement d’importantes quantités de bois.

Une contre-étude déposée

Le collectif, qui totalise un millier de signataires, a remis jeudi soir, au cours d’une réunion publique houleuse à Rezé, une contre-étude de 25 pages qui apporte, selon eux, les preuves que « l’étude d’impact officielle est incomplète » et que le « risque pour la santé est réel ». La vice-présidente de Nantes métropole, Julie Laernoes (EELV), s’est engagée à « geler les travaux » le temps que cette contre-étude soit examinée.

« Si on repère des manquements, il est évident que ça aura des répercussions, promet-elle. Dans le cas contraire, nous poursuivrons le projet. Les rejets sont filtrés, les seuils réglementaires sont évidemment respectés. Nous ne jouons pas avec la santé des habitants. Les interrogations sont légitimes mais il faut savoir que ce type de chaufferie existe dans d’autres pays sans que cela ne crée de scandale sanitaire. »

Quant à l’information aux habitants en amont du projet, Julie Laernoes a reconnu un « manquement ». Gérard Allard (PS), maire de Rezé, a regretté une « communication qui n’a pas été sérieuse ». Le collectif sera de nouveau reçu en fin de semaine.