Nantes : Il prend 15 ans de prison pour avoir torturé les enfants de sa compagne
JUSTICE•Un homme de 26 ans a été condamné à 15 ans de prison par la cour d’assises de Nantes pour avoir commis des « actes de torture et de barbarie » sur les deux jeunes enfants de sa nouvelle compagne…M.L. avec AFP
Violence quotidienne. Vendredi soir, la cour d’assises de Loire-Atlantique a condamné à 15 ans de réclusion criminelle et à une interdiction définitive du territoire français un Tunisien pour avoir frappé, de façon répétée en 2014, les deux jeunes enfants de sa compagne.
A coups de poing ou de tuyau d'arrosage
Jihed Braiek, 26 ans, comparaissait depuis mercredi, à Nantes, pour « actes de torture et de barbarie » sur le fils et la fille de sa nouvelle femme. Il a été reconnu coupable d’avoir, pendant près de trois mois, frappé à coups de poing, avec des gants de boxe ou encore un tuyau d’arrosage, les deux enfants âgés de huit et sept ans à l’époque. Il comparaissait aussi pour des violences sur leur sœur aînée de 15 ans.
Le ressortissant Tunisien avait épousé peu de temps avant la mère des trois victimes, veuve, rencontrée via un site de rencontres. Il s’était installé à son domicile en février 2014.
70 lésions sur la fillette, 25 sur le petit garçon
Le 30 juin 2014, la petite fille était arrivée à l’école avec un voile et une cagoule. Sous cet accoutrement, la directrice avait découvert que l’enfant avait le crâne rasé à blanc et que son visage était couvert d’hématomes, cachés sous du fond de teint. Les médecins ont constaté quelque 70 lésions (contusions ou hématomes) sur le corps de la petite fille. Sur celui du petit frère, qui avait eu lui aussi eu le crâne rasé, les médecins en ont dénombré 25.
« Il nous tapait partout. Un jour, j’ai saigné de la bouche et un jour de la dent. Et un jour aussi, il m’a cassé le nez. Des fois aussi, on fait de la boxe. Mais moi, je tape pas parce que j’ai pas envie d’en faire de la boxe. C’est pour ça qu’après il tape. Au début, c’était un jeu. Mais après, c’était plus un jeu », a expliqué le jeune garçon dans un témoignage vidéo réalisé par les enquêteurs et diffusé lors de l’audience.
L’avocat de la défense, Loïc Cabioch, a demandé aux jurés « de dépasser la réaction instinctive, humaine et légitime que nous avons tous en voyant ces images. Vous devez vous interroger sur l’intention de l’accusé au moment des faits ».
«Je ne voulais pas leur mal»
« Oui, j’ai commis des violences, mais je ne voulais pas leur mal. J’étais dans une bulle. Je ne pensais qu’à leurs études, à leur bien », a déclaré l’accusé devant la cour, évoquant pour sa défense sa dépendance à l’alcool.
La mère des enfants s’est suicidée peu après la révélation des faits, en juillet 2014.