FC Nantes : Le meilleur buteur de Ligue 2 aurait pu faire le bonheur des Canaris
FOOTBALL•Famara Diédhiou explose les compteurs cette saison avec Clermont. Prêté par Sochaux, l’attaquant sénégalais avait signé à Nantes en 2011…Adrien Godet
A s’en mordre les doigts. Adversaires ce mercredi soir en quarts de finale de la coupe de France, Sochaux et Nantes ont un point commun : avoir laissé échapper la nouvelle pépite de Ligue 2. Famara Diédhiou, 23 ans et déjà auteur de 20 buts cette saison en championnat. « C’est une revanche pour moi après beaucoup de galères. Aujourd’hui, j’arrive enfin à m’exprimer », se réjouit l’attaquant clermontois.
Début 2011, le natif de Saint-Louis au Sénégal débarque en France. Son agent lui a décroché un essai à la Jonelière. « Ça a duré une dizaine de jours avant qu’ils me proposent un contrat », se rappelle Famara. Le début d’un conte de fées ? Pas vraiment… Pour pouvoir jouer en professionnel, Famara doit justifier d’une sélection nationale ou de trois ans de licence en amateur, la faute à cet « accord de Cotonou » signé entre l’Union européenne et les pays africains. Le début d’une première traversée du désert pour le joueur.
« Je suis devenu un mort de faim »
Si Famara Diédhiou s’entraîne dur à la Jonelière, il ne parvient pas à être suffisamment compétitif pour séduire son sélectionneur national. « Nantes voulait me garder, je me sentais bien dans ce club mais la situation n’évoluait pas. A la première occasion, je n’ai pas hésité », raconte l’attaquant. En finissant meilleur buteur du tournoi de Rezé à la fin de la même année, il tape dans l’œil de Sochaux. Un changement de club qui n’efface pas pour autant son problème administratif.
S’ensuivent alors trois années entre la CFA et le championnat National, de Belfort à Ajaccio, en passant par Epinal. « J’ai pris mon mal en patience car je voulais coûte que coûte devenir professionnel. Cette période m’a rendu plus fort, je suis devenu un mort de faim », assure le joueur. Le monde professionnel, il le touche une première fois du doigt en 2013 quand il renverse, avec Epinal, le FC Nantes en 16èmes de finale de la coupe de France (victoire 4-3 aux tirs aux buts). Tout un symbole…
Clermont, club providentiel
De bonnes statistiques chez les amateurs lui ouvrent finalement les portes de la sélection nationale. Patron des « Lions de la Téranga » en 2014, Alain Giresse convoque le serial buteur encore amateur pour un match contre la Colombie. Sa titularisation le fait basculer dans un autre monde. Il signe dans la foulée un contrat professionnel de trois ans avec Sochaux, alors relégué en ligue 2. Mais il était écrit que rien ne serait facile : « J’ai vécu six mois compliqués sans réussir à gagner la confiance du coach. Et un joueur qui reste sur le banc, ça sert à rien. »
Le Clermont Foot 63 entre alors en scène. Un prêt, puis un autre actuellement avec option d’achat lancent enfin la carrière du buteur. « Je me sens vraiment bien ici, j’arrive enfin à donner le meilleur de moi-même avec l’aide de toute l’équipe », n’oublie pas de préciser le meilleur buteur du championnat. Il ne l’avouera pas, mais grâce à lui, le club voit ses objectifs à la hausse. L’équipe de Corinne Diacre a assuré son maintien et occupe même une belle sixième place, 19 points devant… Sochaux, 18e et premier relégable.
« La Ligue 1 ? J’attends mon heure »
Pas de quoi faire perdre les pédales à Famara Diédhiou. Moins en verve depuis quelques semaines, le jeune homme ne veut se fixer aucune limite, ni plan d’avenir. « N’importe quel joueur qui part de loin, rêve d’aller le plus haut possible. La Ligue 1, j’y pense un peu mais disons que j’attends mon heure », avoue-t-il du bout des lèvres. Mercredi soir, l’attaquant sénégalais soutiendra Sochaux : « je n’ai rien contre Nantes mais j’aime bien supporter les petites équipes lorsqu’elles jouent contre les grosses ». Rien de très étonnant vu son parcours de combattant…
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