Le speaker a eu beau répéter son message d’avertissement. Les supporters du SCO n’en ont eu cure. Au coup de sifflet final, ils ont envahi la pelouse du stade Jean-Bouin. 22 ans qu’ils attendaient ça. Pour ceux qui avaient connu la montée des Ramé, Lagrange, Daury ou Viaud, le temps devenait long. Très long. Depuis deux décennies, Angers a passé beaucoup de temps en Ligue 2 et un peu en National.

Une farandole de joie sur la pelouse

« C’est beaucoup d’émotions, reconnaît Olivier Pickeu, le directeur sportif, les yeux rougis. Après 22 ans, vous imaginez… » « Il n’y a pas de mots, lance Thomas Mangani, une des recrues indispensables du mercato de janvier. C’est une fierté, une joie. Il y avait beaucoup de stress en cette fin de saison car le club attendait ça depuis très longtemps. Quand on va revoir les images, ça va nous faire lever les poils ! » Le match est terminé depuis plus d’une heure, mais les joueurs n’en finissent plus de chanter et crier leur joie sur la pelouse. Un bus à impérial les attend pourtant à l’hôtel de ville d’Angers.

En National quand Chabane reprend le club en 2006

Sacha Clémence, auteur d’un doublé lors de ce succès (3-0) contre Nîmes qui propulse le SCO dans l’élite, est très ému. « Il y a deux ans, j’étais en CFA 2 [Saint-Colomban Locminé]. L’année dernière, en National [Carquefou]. Et là, je monte en L1 avec Angers. C’est énorme. Je ne réalise pas ce qu’il se passe pour moi. C’est ma plus grande émotion de joueur de foot… » Et la plus grande de la plupart des jeunes supporters, ivres de joie, qui n’en finissent pas de quitter le stade.

Sacha Clémence, auteur d'un doublé, ce vendredi, contre Nîmes. - AFP PHOTO / JEAN FRANCOIS MONIER

« C’est une récompense pour le club et la Ville qui attendaient ça depuis très longtemps, estime le président Saïd Chabane, qui a repris le club en National en 2006. Maintenant, il faut qu’on travaille durement. Il va falloir qu’on reste en L1 le plus longtemps possible et ne pas faire l’aller-retour. »