DEPARTEMENTALESLoire-Atlantique: Les quatre bémols qui ternissent le succès de la gauche

Loire-Atlantique: Les quatre bémols qui ternissent le succès de la gauche

DEPARTEMENTALESSi le PS et ses alliés sont parvenus à conserver la majorité en Loire-Atlantique, ils apparaissent tout de même affaiblis...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

«C’était serré. On n’avait pas imaginé que ça puisse l’être autant.» Philippe Grosvalet, chef de file du PS aux élections départementales, est soulagé. En remportant dimanche un canton de plus que l’union de la droite et du centre (16 cantons contre 15), sa formation reste majoritaire à l’assemblée départementale de Loire-Atlantique. Une situation inchangée depuis 2004. Pourtant, à coup sûr, ce scrutin laissera des traces à gauche.

1. Une légitimité écornée. Si la gauche détient la majorité des cantons, elle est toutefois minoritaire en nombre de voix (1.200 suffrages de moins que l’Union de la droite et du centre à l'issue du second tour). «A l'évidence, nous nous sommes heurtés au redécoupage des cantons, estime Gatien Meunier, leader UMP de l’opposition. Sans ce tripatouillage, le canton de Saint-Herblain 2 et peut-être un autre canton nantais auraient basculé. C’est rageant.» Un argument «de mauvais perdant» estime-t-on dans l'entourage de Philippe Grosvalet, où l’on souligne au contraire une «performance à contre-courant de la tendance nationale» et des «succès obtenus dans des cantons clés (Pontchâteau, Machecoul) loin d'être gagnés à l'avance».

2. Un clivage ville-campagne. Sur les 32 nouveaux conseillers départementaux de la majorité, 26 sont des élus des agglomérations nantaise et nazairienne. A l’inverse, la plupart des territoires ruraux sont à droite. «Nous n’opposons pas la ville à la campagne. Je serai le président de tout le département. Je m’en porte garant», promet Philippe Grosvalet. «Nous ne ferons pas de procès d'intention. Mais nous serons extrêmement vigilants à ce que tous les habitants bénéficient du même égard», prévient Gatien Meunier.

3. Une majorité fragilisée. Avec seulement 32 conseillers départementaux contre 30 à l’opposition, la majorité ne disposera que d’une étroite marge de manœuvre pour faire voter ses décisions. D’autant plus que dans ces 32 élus figurent deux écologistes avec lesquels subsistent quelques points de discorde, en particulier sur la question de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. «Ils ne seront pas forcément unanimes sur chaque dossier. La majorité connaîtra sûrement des difficultés. Le rapport de force avec l’opposition sera donc nettement différent cette fois-ci», est convaincu Gatien Meunier.

4. Une élection régionale qui se présente mal. Si la gauche l’a emporté dimanche sur le fil en Loire-Atlantique, elle s’est inclinée nettement dans les quatre autres départements des Pays de la Loire (Vendée, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe). De mauvais augure pour l’élection régionale de décembre. «Tout dépendra du contexte national et de la capacité à être rassemblés», considère-t-on au PS 44. «Nous sommes aujourd'hui en bonne position pour gagner la région», pronostique Gatien Meunier. Comme la Loire-Atlantique, la région Pays de la Loire est acquise à la gauche depuis 2004.