Référendum sur Notre-Dame-des-Landes: Les opposants à l'aéroport préfèrent «une remise à plat» du dossier
AEROPORT•Les contestataires du projet d'aéroport ne sont pas enthousiastes à l'idée d'un référendum local soulevée par Ségolène Royal ce lundi. Ils préfèrent «une remise à plat» du dossier...Frédéric Brenon
Les propos de la ministre de Ségolène Royal, évoquant ce lundi matin la possibilité d'un référendum local sur le dossier de Notre-Dame-des-Landes n'ont pas suscité un grand enthousiasme chez les opposants à l'aéroport.
Des données qui «ne sont plus d'actualité»
«Si le souhait de la ministre de l’Ecologie d’impliquer davantage les citoyens dans les procédures entourant ces grands projets est louable, déclare Jean Philippe Magnen, président du groupe EELV au conseil régional des Pays de la Loire, dans le cas du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’urgence est de remettre le dossier à plat, notamment en abrogeant la déclaration d’utilité publique. Celle-ci reposant sur des données faussées ou qui ne sont plus d’actualité, elle n’a plus aucune légitimité.»
Pour Jean-Philippe Magnen, ce référendum local soulèverait aussi de nombreuses interrogations: «Quel périmètre géographique?» «Quelle question?»...
«Ça n'aurait pas de sens»
«C'est plus agréable d'entendre parler d'un référendum que de menaces d'expulsion», sourit Françoise Verchère, co-présidente du collectif des élus doutant de la pertinence du projet d'aéroport (CéDpa). Pour autant, l'opposante estime elle aussi qu'un référendum local ne serait «pas la solution idéale».
«Ça fait douze ans que ce dossier est bâti sur des mensonges et des manquements puisqu'on n'a pas intégré la question environnementale au démarrage. Aucun projet alternatif n'a véritablement été mis sur la table. Ça n'aurait pas de sens de demander maintenant aux citoyens si oui ou non ils sont d'accord avec un projet présenté sur cette base. Ce qu'il faudrait, c'est que le gouvernement ait le courage de reprendre le dossier depuis le début sur des bases saines.»
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Davantage ouvert à l'idée de Ségolène Royal, le sénateur écologiste Ronan Dantec estime qu'un référendum n'est acceptable que s'il remplit trois conditions: «Il ne peut en aucun cas être organisé tant que les recours environnementaux ne seront pas arrivés à leurs termes. C’est donc à l’échelle des deux régions administratives (Pays de la Loire et Bretagne) qu’il doit être organisé, le plus logique étant de le coupler aux prochaines élections régionales. Ce référendum doit être l’occasion d’un débat pluraliste éclairé par des contre-expertises sur les points toujours en débat».
«Pas de consensus au sein du gouvernement»
«En tout cas, ajoute Jean-Philippe Magnen, ce qui est manifeste c'est qu'il n'y a pas de consensus sur ce projet au sein même du gouvernement.»
Le président François Hollande avait annoncé début janvier que lorsque «les recours ser(aient) épuisés, le projet» d'aéroport serait «lancé». Le Premier ministre Manuel Valls avait également réaffirmé en décembre sa «détermination à voir se réaliser l'aéroport».
Le tribunal administratif de Nantes doit rendre prochainement sa décision concernant les recours formulés contre les arrêtés préfectoraux autorisant le coup d'envoi des travaux.