Les «abus sont toujours bien vivants». C’est la conclusion à laquelle vient d’aboutir l’UFC Que Choisir suite à une enquête réalisée auprès de onze magasins de pompes funèbres de la région nantaise. Les enquêteurs de l’association de défense des consommateurs ont à chaque fois demandé un devis inhumation et un devis crémation pour l’organisation de funérailles d’un proche.

Devis obligatoire pas automatique

Premier constat: la transparence tarifaire n’est pas au rendez-vous. Alors qu’un modèle de devis commun est obligatoire depuis trois ans, seuls 6% des devis récoltés s’avèrent corrects, 56% sont presque conformes et 38% ne le sont pas du tout. Pire, dans près d’un cas sur cinq, les enquêteurs sont repartis sans le moindre devis. «Est-il besoin de rappeler que, sans modèle de devis universel, il est impossible pour les familles endeuillées de comparer les services fournis ?» dénonce Que Choisir.

Tarifs du simple au double

Autre problème: les prix de l’inhumation. Le tarif moyen (hors caveau et concession) s’établit à 3632 euros. Mais d’un opérateur à l’autre, la facture varie de 2537 euros à 4249 euros! Encore plus surprenant, les prix pour les démarches et formalités administratives, qui sont des opérations standardisées, vont de 75 euros à 295 euros. « On ne devrait pas voir des tarifs aussi fantaisistes, s’agace Hervé Le Borgne, président de l’UFC à Nantes. Cela signifie que certaines entreprises profitent de la vulnérabilité extrême du client au moment de son achat.»

Crémation plus chère que prévu

Dernier constat de l’enquête: l’incinération ne «constitue pas, contrairement à une idée reçue, une solution plus économique» que l’inhumation. La moyenne tarifaire recueillie par les enquêteurs est en effet de 3889 euros, soit 7% de plus que le prix moyen de l’inhumation. Dans les magasins ou un double devis a été proposé, la crémation était plus chère dans 86% des cas.

A l'appui de ces défaillances, l'UFC Que Choisir «demande aux parlementaires de Loire-Atlantique d'assortir enfin de sanctions l'obligation d'utilisation du modèle de devis, et d'obtenir des pouvoirs publics un livret d'information sur les obsèques à disposition dans les mairies et les établissements de soins.»