Quelles solutions pour les expulsés de la rue des Stocks?
HABITAT•Composé d’associations et de syndicats, un collectif de soutien aux migrants expulsés le 30 juillet dernier demande des solutions de relogement...Julie Urbach
«Tout ceci est inhumain». Près de deux semaines après l’expulsion d’une centaine de personnes, qui s’étaient installées il y a quelques mois dans un squat rue des Stocks, quartier Malakoff-Saint-Donatien, la tension reste vive. Un collectif d’associations et de syndicats en soutien aux migrants reproche en effet à la mairie et à la préfecture de ne proposer aucune solution de relogement viable. En attendant en effet, la majorité de ces personnes seraient à la rue, hébergées en journée dans des locaux associatifs.
Des entretiens individuels comme préalable
La mairie, propriétaire du site (qui a vocation à accueillir des logements et les nouveaux locaux des Restos du Coeur), avait suggéré dans un premier temps la mise à disposition du foyer Gustave Roch, qui compte une trentaine de places, mais cette option n’a pas été retenue. Car pour la préfecture, aucune solution ne pourra être choisie avant que les personnes expulsées aient passé un entretien individuel, avec des travailleurs sociaux de la Maison de la veille sociale. «Nous sommes confrontés à des situations administratives très hétérogènes et des nationalités différentes, explique Emmanuel Aubry, secrétaire général de la préfecture de Loire-Atlantique. Nous avons renouvelé cette offre d’entretien aux personnes concernées car il faut faire un diagnostic. Mais seulement 10 se sont présentées.»
«Ces solutions individuelles avaient déjà été apportées lors de l’expulsion du Radisson noir, il y a quelques mois, mais elles ne servent à rien. Au mieux, on gagne une nuit d’hôtel, estime Annie Richard, membre du collectif de soutien aux migrants. Ce que nous demandons est une réponse collective, en actionnant la loi de réquisition des logements vides.»
Méthode jugée « violente »
Après deux rendez-vous -jugés non satisfaisants par le collectif- jeudi et vendredi derniers, la communication semble désormais rompue entre associations et institutions. Car les premières dénoncent aussi une méthode jugée particulièrement «violente», lors de l’expulsion par les forces de l’ordre, accompagnées par des engins de chantier. Des effets personnels ainsi que des papiers d’identité et documents administratifs de certains demandeurs d’asile auraient été détruits ou perdus sous les gravas. «Un temps, certes court, a été donné aux personnes sur place afin qu’elles récupèrent leurs affaires, et ce avant le début des travaux», assure de son côté Emmanuel Aubry, le secrétaire général de la préfecture de Loire-Atlantique.