«Cette période sera gravée en moi»

«Cette période sera gravée en moi»

Denis Renaud Après douze ans à son poste, le coach de Carquefou a décidé d'arrêter
" J'espère trouver un club en France ", explique Renaud, qui aimerait poursuivre avec son adjoint, Stéphane Figureau.
" J'espère trouver un club en France ", explique Renaud, qui aimerait poursuivre avec son adjoint, Stéphane Figureau. - D. Phelippeau / 20 Minutes
Propos recueillispar David Phelippeau

Propos recueillispar David Phelippeau


L' histoire d'amour entre l'USJA Carquefou et Denis Renaud va désormais s'écrire au passé. Ces deux-là semblaient pourtant inséparables, indissociables. Pour raisons économiques, Michel Auray, le président du club, a décidé de supprimer l'équipe fanion [Carquefou va repartir en Division d'honneur]. Denis Renaud a donc choisi de se retirer. «C'est la fin de l'aventure carquefolienne pour moi, a tout de suite annoncé, mercredi midi, dans un hôtel de Carquefou, Denis Renaud (40 ans), l'entraîneur historique du club. Après douze ans de responsabilité de l'équipe, je ne serai plus l'entraîneur. » En préambule, Denis Renaud, qui n'a pas souhaité commenter tout ce qu'il s'est passé depuis un mois au club - «une parenthèse douloureuse», selon lui -, n'a oublié de remercier personne. «J'ai fait vivre la flamme de Carquefou. Je n'ai pas vu le temps passer. Cette période sera gravée en moi.» Interview du fidèle Renaud.


Que va devenir Denis Renaud ?

J'espère trouver un club en France dans les mois, dans les années qui vont venir. Je recherche un poste de numéro 1 en France avec l'envie de continuer à travailler avec mon adjoint Stéphane Figureau. J'ai encore un an de contrat au niveau du club. Je ne quitte pas Carquefou comme ça. On verra avec Michel Auray s'il y a des fonctions à prendre mais elles seront loin de ce que j'ai fait auparavant. Si j'ai des missions, elles seront auprès des jeunes. Si je ne trouve pas de club, je veux aussi faire des stages dans les quatre coins de l'Europe. J'ai aussi envie d'aller voir des matchs en tribune, d'aller à la pêche… Il y a quinze ans que je ne suis pas remonté dans ma barque.


Regrettez-vous d'avoir été aussi fidèle et d'avoir refusé par exemple de prendre Auxerre (L2) en février?


Oui, j'ai refusé une proposition d'Auxerre en février. C'est la décision la plus forte que j'ai prise pour montrer ma fidélité au club. Est-ce qu'il faut regretter ça ? Peut-être que dans dix ans, je me dirais que j'étais trop fidèle... Même si pour moi, ça, ça ne se dit pas. Les gens qui me connaissent, savent que je suis comme ça. Le principal, c'est que les gens qui t'entourent puissent se dire : «C'est celui qu'on connaît, il a été celui qu'il est dans la vie». Si j'étais parti à Auxerre, les gens auraient dit : «C'est bien, il va vivre une expérience pro, mais il laisse Carquefou sur le quai !» Je pense que ça ne se fait pas. Après, peut-être que dans dix ans, si je ne rebondis pas dans le monde professionnel, il y aura quelques miettes de regrets...


Qu'a-t-il manqué à Carquefou pour aller encore plus haut ?


Avec tous les joueurs qui sont passés par Carquefou et qui ont alimenté les clubs pros ensuite, il y avait encore une structure à réaliser. On aurait pu retirer des gains de tout cela. Il aurait fallu plus de temps mais le temps s'est arrêté. Si le club avait continué à progresser ainsi pendant encore cinq ans, peut-être aurions-nous pu basculer vers le rêve absolu de tout club amateur (la Ligue 2). Il y a eu une fin, il faut savoir la respecter. C'est la fin de mon aventure à Carquefou mais ce n'est pas la fin du livre carquefolien.