Les enseignants proches du FN lancent leur collectif
POLITIQUE•Le mouvement Racine crée une section en Loire-AtlantiqueA Nantes, Frédéric Brenon
Il ne compte pour l'heure qu'une dizaine de membres nantais, mais ses responsables ne doutent pas qu'il parviendra à «attirer de nombreux adhérents» dans un milieu qui «a aussi des réserves patriotes». Après le Var il y a quelques semaines, le collectif Racine, qui regroupe des enseignants associés au Front national de Marine Le Pen, vient de choisir la Loire-Atlantique pour implanter sa seconde section locale de France.
Pour la sélection au mérite
Déplorant «l'autorité bafouée des maîtres», «le laxisme face aux violences», «l'égalitarisme» ou «le manque de moyens», la formation milite pour la suppression des sanctions disciplinaires avec sursis, le retour du cours magistral, la sélection au mérite, la fin du collège unique, la méthode de lecture syllabique, la valorisation des filières professionnelles… «Oui, l'école de la République peut être redressée. Cela passe par une réorganisation profonde du système scolaire, laquelle n'est possible qu'avec un changement politique radical», affirme Alain Avello, secrétaire général de Racine.
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Professeure d'économie remplaçante, Patricia a rejoint le collectif pour lutter contre «la souffrance des enseignants». «Beaucoup sont résignés et font ce métier par défaut», s'attriste-elle. Professeure de maths dans un collège ZEP de Saint-Nazaire, non encartée au FN, Géraldine Rose se dit, elle, marquée par «les profs en larmes, les insultes quotidiennes, les bagarres, les problèmes de racket, les parents qui contestent les punitions».
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«Ce collectif est le seul endroit où on se pose vraiment la question de savoir pourquoi l'école ne va pas bien, juge-t-elle. Bien sûr, c'est compliqué de l'afficher vis-à-vis des autres professeurs. C'est plus facile de dire qu'on est de gauche. Mais quand on explique, ça passe.»