Les nerfs à vif après la manif

Les nerfs à vif après la manif

Faits divers Les débordements de la mobilisation anti-NDDL, samedi, ont causé dégâts et amertume
Julie Urbach

Julie Urbach


«A-t-on besoin de casser pour se faire entendre ?» A Commerce, ce dimanche, les affrontements ont laissé place à la consternation. Des passants, dont certains ont fait exprès le déplacement, sont venus voir de leurs propres yeux les cabanes de la station calcinées, les vitrines cassées et taguées ou encore les pavés arrachés. Car même si une cinquantaine d'agents municipaux étaient mobilisés tout le week-end afin de nettoyer et déblayer les rues, les traces des débordements de la manifestation samedi des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes sont encore bien visibles. Le maire Patrick Rimbert a d'ailleurs annoncé qu'il porterait plainte contre X, avant même que l'évaluation des dégâts, prévue ce lundi, ne soit connue. « Je n'ai jamais vu ça », a-t-il avoué, dimanche, promettant aussi de mettre les moyens pour accompagner toute personne qui souhaiterait saisir la justice. La veille, la mobilisation anti-NDDL annoncée comme « festive et familiale » par les organisateurs a vite dégénéré. Si la participation a été plutôt massive (entre 20 000 et 60 000 personnes), le défilé a été gâché par un millier de militants radicaux venus troubler la fête. « Les policiers ont été vus comme une provocation, estime un témoin. Ça n'excuse pas ce saccage mais peut-être qu'ils n'auraient pas du être si visibles. »



«Une violence inédite»



Les autorités ont une autre version et pointent du doigt les associations anti-NDDL, qui, de leur côté, se félicitent du «succès» de la mobilisation sans en condamner les heurts. «La violence des confrontations a été inédite à Nantes, a estimé le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée. Je regrette la légèreté et le manque de préparation dont ont fait preuve les organisateurs, qui ne pouvaient ignorer ce qui se passerait. » Une dizaine de membres des forces de l'ordre ont été blessés et 14 interpellations sont recensées. Selon la préfecture, la recherche des auteurs des dégradations va se poursuivre, notamment «grâce à des vidéos».

■ Coût des travaux

La Semitan a chiffré entre 300 000 et 500 000 € le coût des travaux, notamment pour restaurer ses locaux incendiés à Commerce. Coupé samedi soir, le tramway est reparti dimanche.