Trop peu de place pour réviser tard
Université La bibliothèque aux horaires extra-larges accueille, à 80%, des étudiants en médecineJulie Urbach
Ils ont leurs écouteurs, leurs barres de céréales, et toutes les couleurs de surligneurs... Il est 19 h 30 et quel que soit le jour, des étudiants s'apprêtent à passer la soirée à réviser, au 6e étage du bâtiment Santé, en centre-ville. Pour la troisième année, la bibliothèque universitaire, 390 places, homologuée « Noctam'BU », est ouverte 7 jours sur 7 jusqu'à 23 h 30. Et le succès est au rendez-vous : près de 80 000 entrées ont été comptabilisées lors de l'année scolaire passée, et la fréquentation ne cesse d'augmenter. Le record a même été établi lors d'un dimanche du mois dernier. Quelque 500 lecteurs s'y sont succédés.
Ouverte à tous, ses utilisateurs ne sont pourtant pas très variés : 80 % des étudiants qui fréquentent la bibliothèque sont en médecine. Thibaut, 21 ans, redouble sa première année : « Je suis là tous les jours, 12 heures en moyenne. C'est une organisation à prendre, il suffit de réserver le plus tôt possible, quitte à mettre son réveil le dimanche matin ! » Car pour attribuer les places plus facilement, la réservation est obligatoire. « Au départ, c'était un facteur de stress pour les étudiants. Nous avons gardé le système, mais il a été assoupli et nous avons réussi à le désaturer », estime Emmanuelle Paulet, la responsable de la bibliothèque Santé.
« C'est toujours blindé »
Sauf que chez les autres étudiants, la réputation est déjà bien installée. « Je n'essaye même plus d'y aller car c'est toujours blindé, estime Milena, étudiante en lettres. Il faut vraiment s'organiser à l'avance pour avoir une place le week-end, et c'est décourageant ». Sur le campus du Tertre, où la bibliothèque ferme à 19 h en semaine et à 13 h le samedi, beaucoup se plaignent aussi du manque de transports pour accéder à celle du centre-ville.
« Nous avons le projet de rajouter une cinquantaine de places. Je suis sûre qu'elles trouveront leur public », répond Emmanuelle Paulet. La bibliothèque Santé n'accueille pour le moment que 10 % d'étudiants en droit, 6 % en sciences et à peine 4 % d'étudiants en lettres.