Plus de 300 femmes sont passées par la maison de l'association Etincelle en 2010. Un succès grandissant depuis l'ouverture de la nouvelle structure il y a un an, avec 300 m2 au lieu d'une centaine auparavant, pour offrir une nouvelle féminité aux femmes atteintes de cancer. Boudoir, salle de gym, petit salon, cabine de massage, jardin, cuisine : l'atmosphère se veut conviviale et chaleureuse. « Les femmes viennent ici pour prendre soin d'elles le temps d'une journée », explique Betty Mercier, la présidente et fondatrice de cette association. « Ma mère avait un cancer des poumons, la chimiothérapie lui avait fait perdre ses cheveux. Elle se sentait coupée dans sa féminité. C'est pour elle, et toutes les autres que je l'ai fait il y a quatre ans ».

« On peut parler d'autre chose »
Depuis, une trentaine de bénévoles animent des ateliers cuisine, yoga ou esthétique. « Ici, les femmes peuvent se mettre à nu, déposer leur perruque, confie Jennifer, esthéticienne. Elles n'iraient pas dans un institut par peur du regard sur leur corps. » Maquiller la ligne d'un sourcil disparu, masser un corps meurtri par la chirurgie, adapter la gym à la douleur : chaque atelier est individuel. « Elles réapprennent bien souvent à s'occuper d'elles, note Alain Andreu, psychothérapeute. Un cancer, chez une femme, est un tsunami. La conception de la vie change et elles se retrouvent souvent dans des conflits familiaux, avec un mari déboussolé ». « C'est l'écoute qui m'a le plus marquée ici, précise Lucette, 52 ans, en rémission d'un cancer du sein. Quand on se sent bien, on accepte mieux le traitement. Avec les autres femmes, on peut parler d'autre chose que de la maladie. Cette bulle n'existe pas à l'extérieur. »