abrielle Deloncle retourne au combat. L'ex-patronne de la CCI de Montpellier met la dernière main à sa liste pour les prochaines élections, fixées à décembre, après la dissolution de l'assemblée générale de la chambre consulaire le 1er août. Une décision qui mettait un terme à une année de drame politico-économique. Tout commence en 2010. Elue à la tête de la CCI, la dame s'attire immédiatement les foudres du Medef. Son syndicat, la CGPME, vient de lui ravir le prestigieux poste sur lequel il siégeait historiquement. Il rétorque, parle de « fraude » portant sur des votes électroniques. Des accusations qui emmèneront Gabrielle Deloncle en garde à vue pendant 36 heures, en mars dernier. Si le tribunal administratif ne conclut pas à une « fraude », il demande néanmoins l'exclusion de deux élus de sa majorité.

Les passes d'armes continuent
Cet été, quatre élus de son camp claquent la porte, sous « pression » du Medef, dixit Gabrielle Deloncle. Le Mouvement voit là l'occasion de gagner sa bataille : 18 élus démissionnent à leur tour. L'institution vacille, le préfet la dissout. « Je trouve dommage que la dynamique de travail soit cassée. Lorsqu'on est arrivé, il y avait 900 dossiers de retard en création d'entreprise. On a restructuré ce service en 3 mois », explique Gabrielle Deloncle qui s'attend à une campagne difficile. Conseillère municipale et d'agglomération, l'élue (groupe Société civile, au sein de la majorité municipale) est aussi à la tête d'une société de ravalement de façade reprise au décès de son mari. Elle n'en a pas pour autant les faveurs la Fédération française du bâtiment. Celle-ci a exprimé avant le week-end son soutien au Medef, comme l'Union des métiers de l'industrie hôtelière. Quant à ceux du Medef qui se hasarderaient à figurer sur la liste de Deloncle, leur sort est scellé : « Si des personnes de la liste CGPME se disent du Medef, ils ont dû oublier de préciser qu'ils n'en faisaient plus partie », met en garde le patron local, André Deljarry.