Pyrénées-Orientales: Saoulés par le vin espagnol, les viticulteurs de l’Aude bloquent l’autoroute A9
VIN•Quelque 200 vignerons se sont rassemblés ce mardi matin près du Perthus…N.B. avec AFP
Nouvelle action des viticulteurs de la région contre les vins espagnols : quelque 200 vignerons en colère se sont rassemblés ce mardi matin au péage du Perthus, au Boulou, à la frontière avec l’Espagne, pour dénoncer la concurrence du vin espagnol, occasionnant quelques embouteillages au passage sur cet axe très fréquenté.
« Si l’Etat ne nous protège pas, (…) la régulation de marché nous la ferons nous-mêmes sur le terrain », a scandé Frédéric Rouanet, président du syndicat des vignerons audois.
Un bouchon de 7 km
Le péage du Perthus a été bloqué pendant une heure et demie, entraînant la coupure de l’A9 dans le sens France-Espagne et un bouchon d’environ 7 km.
Les manifestants, venus au Boulou, en convoi depuis Narbonne, où ils s’étaient réunis tôt pour une action surprise, ont demandé au sous-préfet présent, Gilles Giuliani, un engagement du nouveau ministre de l’Agriculture Jacques Mézard.
Des « spéculateurs » et des « profiteurs »
« Un hélicoptère, des CRS, voilà la réponse que l’on fait à la question des importations de vin, qu’il soit espagnol ou italien. C’est malheureux, a déploré Frédéric Rounat. Nous ne sommes pas contre les importations à condition qu’elles soient régulées. Quand les importations de vin étaient à six millions d’hectolitres, il n’y avait aucun problème sur le marché français. Mais depuis qu’elles ont augmenté, nous avons été livrés à des spéculateurs et des profiteurs comme aux heures les plus noires de notre histoire. »
Si en Languedoc, mais aussi dans d’autres grandes régions viticoles, les viticulteurs souffrent, c’est parce qu’en France et au-delà des Pyrénées, quand on fait du vin, on ne se bat absolument pas avec les mêmes armes. Et ce, même si « la France et l’Espagne sont dans l’Union européenne », notait un viticulteur à 20 Minutes en janvier.
Un rendez-vous au ministère lundi
« Nous avons des contraintes de production différentes, assurait Lionel Puech, viticulteur à la Rouvière, coprésident des Jeunes agriculteurs du Gard. En Espagne, certains produits sont autorisés, en France, ils sont interdits. A la place, nous avons des produits beaucoup plus chers. Sans compter les charges, qui ne sont pas les mêmes… »
Le syndicat des viticulteurs de l’Aude a finalement réussi à obtenir ce mardi matin d’être reçu en délégation lundi prochain au ministère de l’Agriculture.