JUSTICEBébé tué dans le Gard : Le père condamné à la prison à vie, la mère à 5 ans

Bébé tué dans le Gard : Le père condamné à la prison à perpétuité, la mère à 5 ans ferme

JUSTICELeur enfant, âgé de 8 mois, a subi un véritable calvaire, en mars 2013...
Nicolas Bonzom

N.B. avec AFP

Les assises du Gard ont condamné à la prison à perpétuité le père du bébé de 8 mois, mort dans la nuit du 13 au 14 mars 2013 dans un appartement de Lanuéjols (Gard). La mère, âgée de 23 ans, qui comparaissait libre, a écopé quant à elle de 5 ans de prison ferme. Elle a été écrouée à la sortie de la salle d’audience.

Le nourrisson portait 72 traces de coups. La Cour a suivi les réquisitions accablantes de l’avocat général Stéphane Bertrand qui n’a reconnu « aucune circonstance atténuante » aux parents. L’accusé aurait « massacré » le petit Julien tandis que la mère aurait « regardé » alors qu’elle « pouvait » et « devait » intervenir, a-t-il estimé.

Frappé à coups de poing et de talons

L’enquête a établi que Julien avait été étranglé, secoué violemment, et frappé à coups de poing et de talons. Il avait également subi une « pénétration anale violente avec un objet ». « Le coeur s’est arrêté car le corps a eu à subir trop de souffrance en même temps », a expliqué le médecin légiste. Le couple avait d’abord voulu faire croire à une noyade dans le bain, avant que les traces de coups ne soient détectées.

Les psychiatres ont dressé le portrait d’un couple « immature, instable et faiblement intelligent » enfermé dans « une relation pathologique » dans un village reculé. Le père aurait reproduit dès l’âge de 13 ans l’alcoolisme « massif » et la violence dont il avait souffert chez son père, et la mère l’indifférence et la légèreté qu’elle avait reprochées à sa mère. Aucun des deux n’avait souhaité avoir cet enfant.

Elle avait continué à regarder la télévision

Les psychiatres ont souligné à quel point la jeune femme, poursuivie pour « non-empêchement de crime » et « non-dénonciation de violences habituelles » semblait « détachée » de l’horreur des faits, comme « désaffectivée ». La défense a insisté sur le fait qu’elle était elle-même régulièrement battue par son ex-compagnon et sous son emprise psychique.

Lorsque le déferlement fatal de violences s’était abattu sur son fils, elle avait continué à regarder la télévision. Lorsque le père s’était endormi, elle n’avait pas appelé les secours. « J’étais tétanisée », a-t-elle expliqué à la barre, sans convaincre.