Montpellier: A Pérols, les commerçants sont «excédés» par la présence des gens du voyage sur leurs parkings
SOCIETE•Quelque 90 caravanes sont installées depuis plus de quinze jours dans la zone commerciale...
Nicolas Bonzom
Au Fenouillet, les commerçants se disent « excédés » : depuis plus de quinze jours, quelque 90 caravanes de gens du voyage sont stationnées sans autorisation sur une grande partie des parkings de cette zone commerciale de Pérols, près de Montpellier.
« On ne sait pas où aller »
L’histoire a débuté le 14 janvier dernier, tandis que la police avait évacué un terrain qu’environ 400 personnes occupaient à Près-d’Arènes, à Montpellier. Et aucune aire ne pouvant l’accueillir, la communauté est restée plusieurs jours sur le parking de Carrefour et de Conforama, à Lattes, provoquant déjà l’ire des commerçants.
« On nous traite comme des chiens (…) On ne sait pas où aller », expliquaient à 20 Minutes deux jeunes. Refoulés de Lattes quelques jours plus tard, c’est donc au Fenouillet, non loin de là, que les caravanes ont désormais élu domicile.
« Cela n’incite pas les clients à venir chez nous »
De quoi rompre la tranquillité de cette zone économique déjà assez sinistrée. « Nous n’en pouvons plus, confie Vincent Manipoud, gérant de la boutique Easy Cash et secrétaire de l’association des commerçants du Fenouillet. Certains ont les premières caravanes à 5 m de leur entrée… Cela n’incite pas les clients à venir chez nous… »
Selon les enseignes, la chute du chiffre d’affaires serait significative : entre « 10 et 30 % » pour certains, et « une activité presque stoppée » pour d’autres. Les enfants « mettent la pagaille dans les magasins », les jeunes « font du rodéo en voiture » et « les ordures s’amoncellent », souligne Vincent Manipoud.
Une police métropolitaine
Lors du dernier conseil métropolitain, Catherine Dardé, 1ère vice-présidente en charge de la politique de la ville, s’est engagée à mettre en place cette année « au moins une nouvelle aire d’accueil dans le secteur ». D’ici là, ce lundi, la justice doit examiner un référé en urgence pour ordonner l’expulsion des caravanes de Pérols.
De son côté, Jean-Pierre Rico (UDI), maire de Pérols, a lancé un appel. « Les pouvoirs de police de l’État ne sont pas suffisants, explique-t-il. La police municipale de Pérols compte seulement 9 agents. Lorsque les gens du voyage arrivent, les forces de police s’avèrent insuffisantes. Je lance un appel au secours. Il est nécessaire que soit autorisée et créée rapidement une police de la métropole. » Philippe Saurel (divers gauche), président de la collectivité, s’est engagé à « appeler le préfet ».
