Lattes: Des dizaines de caravanes de gens du voyage sur les parkings de Carrefour et Conforama
FAITS DIVERS•Expulsés tôt ce jeudi matin de Près-d'Arènes, ils se sont installés à Boirargues...Nicolas Bonzom
La communauté des gens du voyage a donné du fil à retordre aux forces de l’ordre, ce jeudi. Peu avant 7 h du matin, entre 70 et 80 caravanes, soit environ 400 à 500 personnes, ont été évacuées d’un terrain, qu’elles occupaient illégalement depuis plusieurs mois, derrière le Géant Casino, dans le quartier Près-d’Arènes, à Montpellier.
« Ils ont réveillé tout le monde »
Peu avant 8 h du matin, il était question d’ouvrir une aire allouée aux gens du voyage, près du parc des expositions de Pérols, à quelques kilomètres de là. Une proposition refusée par la commune. Les caravanes se sont donc rabattues sur Lattes.
La plupart occupent désormais la quasi-totalité du parking de Conforama, et une partie de celui de Carrefour, à Boirargues, en face du lycée Champollion.
« On a été traités comme des chiens, témoigne Antoine, l’un des membres de la communauté expulsés. Ils ont tapé aux caravanes, réveillé tout le monde. Quand on a ouvert, on a vu tous ces policiers, ces CRS, venus nous demander de partir, beaucoup ont eu peur. Nous sommes des citoyens français. Nés à Montpellier pour la plupart ! »
« On ne sait pas où aller, on attend »
A côté d’Antoine, Porado se désespère. « On nous demande de quitter Montpellier, puis on nous refuse Pérols… Et maintenant Lattes, on va nous demander de partir aussi ? On ne sait pas où aller, on attend », soupire-t-il.
« Ce matin, tout le monde dormait, les petits ont été réveillés en sursaut, reprend Moradi, une mère de famille. Si on va rester à Lattes ? On ne sait pas… Pour l’instant, on reste. »
Clients et commerçants mécontents
L’arrivée de ces dizaines de caravanes a quelque peu perturbé les commerçants et les clients de la zone commerciale. « On en a marre, confie une hôtesse d’un magasin. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. » Thierry Senac, directeur de Conforama, a saisi le préfet à 8h45, peu après l’installation des caravanes.
« Cela nous pose énormément de problèmes, confie-t-il. La clientèle est mécontente. Le parking est quasiment entièrement occupé… Financièrement, cela risque d’être difficile pour nous. »
En milieu d’après-midi, les services de police et la mairie de Lattes attendaient d’avoir de nouvelles directives de la préfecture pour, éventuellement, procéder à l’évacuation. « Pour aller où ? », soupire un homme, devant sa caravane.