A 4h30 ce mercredi, le parking Saint-Roch, près de la gare, a ouvert ses barrières aux automobilistes montpelliérains. Une inauguration doublée d’une mutation profonde de la circulation autour du pont de Sète, qui sépare le parking de la nef de la gare : des changements qui font débat auprès des usagers et des riverains. Ce mercredi, 20 Minutes a pris la voiture et s’est rendu sur place.

« C’était l’enfer avant, ici ! J’ai même vu des bagarres ! »

Premier changement : le pont de Sète est désormais interdit à la circulation. Seuls les taxis et les bus peuvent l’utiliser. Ici, depuis quelques mois, c’était l’anarchie : privés de réel dépose-minute, les automobilistes stationnaient un peu n’importe comment, paralysant le pont de Sète. « Oui, c’est une bonne mesure. Encore faut-il qu’elle soit respectée, confie un chauffeur de taxi, en pointant du doigt sans cesse des véhicules, qui enfreignent l’interdiction. Il faut mettre des policiers ! »

Pour une habitante, l’interdiction de circuler sur le pont « donne un peu de fraîcheur au quartier » : « Vous ne vous rendez pas compte ! C’était l’enfer avant, ici ! Les gens s’engueulaient, j’ai même vu des bagarres. »

Ce n’est pas l’avis de Marion, une restauratrice, qui habite d’un côté du pont, et… travaille de l’autre ! « On a un pont de quatre voies et on le rend interdit aux véhicules : c’est ahurissant ! Pour livrer, je suis obligée de faire un détour d’au moins 15 minutes. Les commerces vont partir ! »

« C’est provisoire ce truc-là ? »

Côté embouteillages, rien n’a vraiment changé : les bouchons du pont se sont reportés dans la rue Frédéric-Peyson, près de laquelle est situé le petit embranchement pour rejoindre le parking Saint-Roch. Trop petit, peut-être… « C’est provisoire j’espère ce truc-là ?, gronde une automobiliste en indiquant la bretelle d’entrée dans le parking de quelque 800 places. J’ai un monospace, et j’ai eu du mal à passer. »

Reste à savoir si les Montpelliérains adopteront facilement le parking Saint-Roch : si les entrées sont plutôt accessibles (pont de Sète, rue de Maurin et rue Catalan), l’unique sortie par la rue de Maurin agace les automobilistes, obligés de faire un détour pour rejoindre le centre historique…

Et les vélos, dans tout ça ? Vélocité manifestera samedi, pour l’inauguration du parking : seule une vingtaine d’emplacements de garage à vélos sont prévus. C’est trop peu selon l’association, qui en demande 800 à 1.000 à la mairie.