Rolland Courbis l’appelle son «couteau suisse», par sa capacité à jouer à tous les postes, ou presque: latéral droit, milieu relayeur ou offensif, voire même défenseur central. Bryan Dabo s’est imposé comme un joueur essentiel à Montpellier au cours de la seconde partie de saison.

A 23 ans, il fait partie de ces pépites sorties régulièrement par le centre de formation. Sauf que le Marseillais d’origine, ouvertement dragué par l’Olympique de Marseille, risque de ne pas rendre beaucoup de services à son club formateur. Et c’est peut-être une très mauvaise nouvelle pour tout le monde.

Une grosse perte financière

Contrairement aux Younès Belhanda, Rémy Cabella, Mapou Yanga-Mbiwa ou Benjamin Stambouli, pour ne citer que les dernières générations, Dabo est loin d’être tout à fait sorti de sa période de formation. Le joueur «a un énorme potentiel», comme l’expliquait récemment Laurent Nicollin, président délégué du MHSC, à 20 Minutes. Potentiel qu’il n’a pas encore tout à fait exprimé sous les couleurs montpelliéraines.

S’il part à Marseille, «un club qui [le] fait rêver en tant que Marseillais», Dabo s’expose à revivre la même galère que lors de son année de prêt à Blackburn où il n’avait quasiment pas joué. «J’ai beaucoup appris là-bas», évoque ce joueur pétri de qualité mais dont le principal défaut dans la gestion de son début de carrière est l’impatience.

Pour le MHSC, c’est une très mauvaise nouvelle. Outre le départ d’un joueur qui avait tout d’un cadre à court terme, il risque de perdre dans l’opération une grosse plus-value financière. A un an de la fin de son contrat, Dabo est en position de force: il peut partir pour une somme modique (2 millions d’euros) et a d’ailleurs refusé de discuter de prolongations pour faire pression sur Montpellier.

Dabo qui a souvent été dans l’ombre dans l’Hérault, avant d’éclore au grand jour depuis janvier, n’a pas le même attachement sentimental que d’autres éléments formés au club. Son départ semble imminent.