Montpellier: Le Languedoc, un territoire propice aux trafics
DOUANES•Stupéfiants, contrefaçons, animaux vivants... Les saisies des douaniers de Montpellier augmentent chaque année, et se diversifient...Nicolas Bonzom
Les trafiquants ne laissent aucun répit aux douaniers de Montpellier: chaque année sur leur territoire d’intervention (Hérault, Gard et Lozère), les saisies augmentent et les méthodes changent. Mercredi, à l’occasion de la présentation du bilan des douanes montpelliéraines, son directeur, Philippe Savary a rappelé la singularité de la région, située au carrefour du Sud. «On est traversé par des axes sensibles comme l’autoroute A9, surnommée la route du cannabis, souligne-t-il. Nous sommes également à proximité de la frontière espagnole et de frontières dites «tierces», comme le littoral ou les aéroports.»
Des tortues vivantes
Un secteur propice au développement de trafics. Et d’abord, celui des stupéfiants : en 2014, 1.204 kg de résine de cannabis, 2,53 kg de cocaïne, et 1,5 g d’héroïne ont été saisis, par les douaniers montpelliérains, principalement sur les autoroutes A9 et A75 et le port de Sète. Soit une valeur totale estimée à 2,6 millions d’euros, contre 1,8 millions en 2013. «Il est difficile de savoir si nous avons été plus efficace ou si le trafic augmente», s’interroge Philippe Savary. Mais les saisies ne s’arrêtent pas à la drogue: en 2014, les 97 douaniers auront aussi mis la main sur des cargaisons plus insolites, comme des contrefaçons de préservatifs, ou d’Angry Birds, des substituts au Viagra à la fraise ou au citron, de l’huile de fourmi censée faire repousser les poils, ou... 70 tortues vivantes!
«Lorsqu’ils sont sur le terrain, les douaniers maîtrisent un panel d’éléments pour détecter un véhicule qui fraude, explique Philippe Savary. Mais, les méthodes changent, il faut, constamment s’adapter... On a de plus en plus de véhicules ouvreurs, qui avertissent les trafiquants de notre présence ou des slow fasts avec souvent des personnes de plus de 50 ans à l’intérieur.»