HUMOURStéphane Rousseau: "L'humour, c'est très méticuleux"

Montpellier: "L'humour, c'est très méticuleux", évoque Stéphane Rousseau avant son nouveau spectacle au Zénith

HUMOURL'humoriste revient avec un personnage complexe et toujours aussi décapant, entouré pour la première fois de musiciens sur scène.
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

Il revient sur la scène du Zénith, ce mercredi (20h30). Enfin, ils reviennent puisque Stéphane Rousseau est accompagné de deux musiciens qui partagent ses fous rires. L’humoriste québécois parle de ce choix, mais aussi d’une facette moins connue, celle d’un artiste peintre qui perce derrière une sacrée personnalité attachante, anxieuse et perfectionniste.

Comment allez-vous briser la glace au Zénith ?

J’avais envie de faire quelque chose de différent, sans déstabiliser le public. J’ai réinventé mon personnage de base. Je suis entre le stand-up à l’américaine et le concert. Par moments, on part dans un délire musical avec deux musiciens sur scène qui envoient du bois. Quand j’emmène les spectateurs français avec moi au Québec autour d’un feu de bois, le public adore et moi je me prends de sacré fous rires.

Vous renouez avec le spectacle autobiographique ?

J’avais amorcé de vieux souvenirs de mon enfance avec «Les Confessions de Rousseau». Là, on est davantage dans mon actualité : une peine d’amour, la séparation, pourquoi je me suis fait plaquer, parce que… Alors on suit l’évolution de la connerie du bonhomme un peu sûr de lui jusqu’au moment où je dois me remettre sur le marché. Réapparaît Rico Richo, le latin lover qui est une partie de moi. Puis l’autre partie, plus fragile.

Les musiciens, c’est votre côté bête de scène ?

J’avais envie d’être plus corrosif et en même temps de pouvoir improviser un bœuf. C’est beaucoup plus fun que de travailler avec des bandes-sons. D’habitude, j’appelais Montréa et le temps de réunir tout le monde, c’était pour la semaine dernière ! Là, c’est moi qui suis à la ramasse. On a écrit quatre chansons originales et d’autres que je continue à inventer. On a 400 dates et l’envie de proposer des choses nouvelles tous les soirs. Et puis, ça me permet de jouer sur les nuances de l’éclairage. J’aime qu’on puisse m’éclairer à la bougie par moments et à d’autres qu’on soit au Stade de France.

Vous avez rodé ce spectacle pendant 150 dates. Pourquoi avoir pris autant de temps ?

Je me suis dit : « Qu’est-ce que je vais raconter aux gens, de plus brillant, plus fin, plus drôle que par le passé. Plus on vieillit, plus les attentes sont élevés. Il faut surprendre des gens qui ont l’impression de te connaître. Pendant 150 dates, tu es loin de chez toi, tu ne gagnes pas un rond car les places ne sont pas chères. Mais j’en avais besoin. L’humour, c’est très méticuleux. Dans les Zenith, tu dois être irréprochable, parce que tu reçois moins sur scène. Il faut que tu envoies en permanence. Et quand ton spectacle tient la route, tu peux décrocher un peu. La semaine dernière, j’ai eu un fou rire de 5 minutes, le public était à fond avec moi.

C’est du professionnalisme ou de l’anxiété ?

J’ai toujours l’envie de faire mieux. Je me rappelle ce que me disait ma grand-mère : «Vise la lune tu toucheras peut-être les étoiles». Je regarde ceux qui sont au-dessus et je me dis que, peut-être, je serai juste en dessous et ce sera déjà pas mal.

Votre prochaine «lune», c’est quoi ?

Ecrire un scénario de film. Et réaliser une exposition de mes peintures. Je peins depuis que je suis gamin. J’ai beaucoup d’admiration pour plein de peintres. J’ai pas mal de complexes par rapport à eux et une certaine pudeur. Mais c’est un exutoire extraordinaire. Cette expo, je la remets toujours à plus tard. Un de ces jours, je dirai à mon fils : «Tiens, occupe-toi de la collection de papa !».