Près d'un an après avoir ravi la mairie au PS, Philippe Saurel (divers gauche) avance ses pions. Pour les élections départementales des 22 et 29 mars, le maire et président de la métropole de Montpellier a présenté cinq binômes, dans cinq cantons. La faute selon lui au Parti Socialiste, qui n'a pas voulu de son accord.

Philippe Saurel promettait de soutenir des socialistes sur trois cantons parmi les six de Montpellier, à condition que le PS respecte deux principes: le candidat ne devra pas être un ancien de la liste de Jean-Pierre Moure (PS), battu aux municipales, ni un élu d'opposition d'une des communes de la métropole.

«Ils ont refusé, explique-t-il. J'ai alors décidé de présenter mes candidats, issus de la liste municipale "Montpellier c'est vous".» Seul le sixième canton, couvrant notamment Castelnau-le-Lez et une partie du Clapas lui échappe. «Ce territoire est à cheval entre Montpellier et la métropole, je ne veux pas m'en mêler, confie-t-il. Là-bas, je soutiens Renaud Calvat (PS), le maire de Jacou.»

«Montrer que l'on peut faire autrement»

Il entend faire une campagne sans appareil. «Elle ne coûte rien, juste un café, sourit l'édile. Nous, on fait des campagnes "cheaps". Les départementales, j'aurai bien pu ne pas y aller. Mais je voulais montrer que l'on peut faire autrement. Si ce schéma marche, on pourra l'appliquer ailleurs, sur d'autres élections ou sur des territoires plus importants.»

Et il l'assure: même ses candidats sont différents. «On connaît le canton, on n'est pas perdu, c'est notre territoire naturel. Nous étions militants associatifs ici», raconte Samira Salomon, candidate avec Patrick Rivas sur le 2ème canton, où elle affrontera Michaël Delafosse (PS). «J'ai toujours été là, avec ces gens, et ces commerçants. Cette campagne ne change rien pour moi», reprend Michèle-Dray Fitoussi, en lice avec Sauveur Tortorici, face, notamment à Serge Martin (PS) sur le 3ème canton.

«S'ils sont adjoints, et élus aux départementales, je leur ai demandé de laisser leur place pour que quelqu'un d'autre, sur la liste, puisse en profiter, note Philippe Saurel. Je me suis engagé à ce que chacun puisse avoir des responsabilités, et envisager une carrière politique.» Et le maire de Montpellier lance les paris. Deux cantons gagnés, ce sera «bien». Trois, «très bien». Quatre, «magnifique». Et cinq, «un triomphe». De quoi se sentir pousser des ailes pour les Régionales.