Les Antonio, une vie à la Paillade
célébration Le quartier du nord-ouest de la ville fête ses cinquante ans samedi après-midiNicolas Bonzom
Jacqueline et Jean Antonio, 72 et 78 ans, ont la Paillade au cœur. Et alors que l'on va fêter, samedi après-midi, les cinquante ans de leur quartier, c'est un peu leur histoire que l'on va célébrer. En 1968, jeunes mariés, ils figurent parmi les premiers à s'installer dans ce quartier tout neuf, dont le chantier a commencé trois ans plus tôt, sur un immense désert agricole de 225 hectares. Cinq décennies plus tard, les époux Antonio n'ont pas bougé, et ils s'investissent dans la vie associative de leur quartier.
« Tout a grandi d'un coup »
Et si, de leur balcon, ils n'aperçoivent plus vraiment la garrigue, mais plutôt la pelouse du stade de la Mosson, ces deux-là ont gardé un immense amour pour le quartier. « Au début, quand on s'est installés ici, à la Paillade, on s'est demandés dans quelle genre de galère on était tombés, sourit Jean, en promenant le doigt sur de vieilles photographies. Il n'y avait pas de commerce, ni rien du tout. Si ! Un bus, de temps en temps... » Et, pour aller à Montpellier, c'était « un petit chemin à peine goudronné, se souvient Jacqueline. Pour aller jusqu'à l'école, on traversait les vignes, les pieds dans la boue. Puis ça a commencé à bouger... Tout a grandi d'un seul coup. »
Avec l'essor démographique de Montpellier, l'ouverture du stade en 1972, celle du centre commercial en 1981, puis l'arrivée du tramway en 2000, la Paillade n'a cessé de grandir. Et l'« insécurité », dont on parle quelquefois, Jacqueline et Jean la balayent de la main. « Je n'ai jamais eu peur, confie ce dernier. Certes, il peut y avoir une poubelle de brûlée. Mais c'est rare. Et surtout, ce n'est jamais grave. » A la Paillade, on vit « très bien, on a tout, note Jacqueline. Toutes les cultures vivent en harmonie, vraiment... »