Bruno le Maire: «Nous avons une chance de gagner le département de l'Hérault»
POLITIQUE•Le député de l'Eure, ancien ministre, était dans l'Hérault, ce jeudi, pour soutenir les candidats UMP et UDI aux élections départementales de mars prochain. Il a répondu aux questions de «20 Minutes»...Nicolas Bonzom
Bruno Le Maire (UMP) était dans l’Hérault ce jeudi pour soutenir les candidats de la droite et du centre aux élections départementales de mars prochain. Il a rencontré Sébastien Avallone (UMP) et Alyne Bouix (DVD), candidats pour le canton de Montpellier 3, ainsi que Romain Ferrara (UMP) et Pierrette Roucoulet (UDI), candidats pour le canton de Sète. Et il a répondu aux questions de 20 Minutes.
Vous venez soutenir les candidats de la droite et du centre dans l'Hérault, pour les élections départementales de mars prochain. Nous sommes traditionnellement sur une terre de gauche, pensez-vous que vos candidats ont une chance?
Il n’y a pas de «terre» ! La terre, elle appartient aux Français. Pour ma part, oui, je suis intimement persuadé que nous avons une chance de gagner le département de l’Hérault, ce qui serait une victoire historique. Je soutiens Sébastien Avallone (UMP) à Montpellier, et Romain Ferrara (UMP) à Sète, deux hommes compétents, que je connais bien, depuis longtemps, et pour lesquels j’ai une amitié personnelle... Ce sont des garçons qui incarnent le véritable renouveau dont la politique a besoin.
Lors de votre tour de France, vous tenez à rencontrer, dans chaque région, des proviseurs. Pourquoi?
J'ai indiqué, depuis plusieurs mois, que l'éducation devait être au cœur du projet de la droite, pour 2017. Il est impératif que nous nous penchions davantage sur la question de l'école, qui a tant de difficultés aujourd'hui, et qui nous empêche d'avoir une société qui fonctionne. Les proviseurs sont au cœur de ce dispositif éducatif. Je pense qu'il faut leur donner plus de responsabilité et d'autonomie.
Et plus de moyens de sanction?
Oui. Il faut que le proviseur ait toute liberté pour sanctionner les comportements inadmissibles de la part d'élèves, qui n'auraient pas respecté, par exemple, la minute de silence, après les attentats à Paris. Il faut qu'il ait toute liberté pour convoquer les parents d'élèves, pour s'assurer qu'ils jouent bien leur rôle éducatif.
La région Languedoc-Roussillon souffre du chômage, avec un taux record de 14,3% de demandeurs d'emplois. Avons-nous vraiment tout essayé?
Je pense plutôt que l'on n'a rien essayé. Rien de sérieux. On fait des contrats aidés qui coûtent cher, et qui n'offrent aucun avenir aux jeunes qui en disposent, parce qu'il n'y a pas la formation adéquate qui va avec. On modifie, à la marge, un certain nombre de règles pour les entreprises... On n'a pas le courage d'aller jusqu'au bout de la refondation du modèle économique français. Moi, c'est ce que je veux porter. Il faut une refondation complète, qui donne une vraie chance aux jeunes d'avoir accès à l'entreprise, avec un contrat de travail plus simple, pour qu'ils puissent montrer ce dont ils sont capables. Et s'ils ne font pas l'affaire, il faut que l'entreprise puisse se séparer d'eux plus facilement... Et il faut relancer l'apprentissage de manière active, au lieu d'envoyer nos enfants sans réfléchir dans des filières pour lesquelles ils ne sont pas toujours faits.
La loi Macron est-elle à la hauteur de ces enjeux-là?
Non. C'est une politique des petits changements, alors qu'il faut de grands changements.
Cinq personnes, qui pourraient être impliquées dans un réseau de recrutement djihadiste, ont été interpellées dans la région, mardi. Le danger terroriste semble prégnant en région, avec la présence supposée de filières. Comment lutter?
Je soutiens les solutions mises en place par le gouvernement, comme l'interpellation de djihadistes présumés, avec une surveillance accrue des renseignements, qui permettent de repérer leurs activités, et de les mettre hors de nuire. Mais la sanction pénale doit suivre, et doit être exemplaire. Il ne doit pas y avoir de réductions de peines pour les djihadistes qui ont été arrêtés. Je veux qu'ils fassent l'intégralité des peines pour lesquelles ils ont été condamnés. Et l'école a aussi un rôle à jouer, pour transmettre un certain nombre de valeurs, et de fondamentaux. C'est un long travail... Il ne faut pas laisser l'appel qui a été lancé par les Français le 11 janvier dernier, lors des grandes manifestations, sans suite.
Vous avez récemment évoqué le fait que les syndicats n'étaient pas, selon vous, réellement représentatifs des Français. Le conflit des routiers semble s'enliser...
C'est une nouvelle preuve du blocage complet du dialogue social dans notre pays. Je comprends la lassitude des Français, face à ces conflits, qui perturbent leur vie quotidienne. Le dialogue social est entre les mains de syndicats qui ne représentent qu'une minorité des salariés. Nous devrions avoir davantage de représentants de salariés, pour que chacun puisse exprimer ses inquiétudes, et que l'on trouve des solutions dans le dialogue, et non pas dans le conflit. Le conflit, ça doit être le dernier recours, et non pas un moyen de négociation.
Vous êtes un ancien ministre de l'agriculture. Le Languedoc-Roussillon est une région agricole forte. Mais certains éleveurs, viticulteurs ou agriculteurs ont du mal à subsister...
Il faut mettre le paquet sur l'agriculture, et la viticulture. C'est l'un des secteurs clés, pour cette région, et pour la France tout entière. C'est l'un des seuls secteurs qui est excédentaire dans notre balance commerciale, et donc qui rapporte de l'argent aux Français. C'est un secteur qui représente des centaines de milliers d'emplois, et qui appartient à notre identité. Dans l'Hérault, comme ailleurs, ne pas soutenir l'agriculture, c'est se couper de nos racines, et de ce que nous sommes. Ne laissons pas tomber les agriculteurs et les paysans.