Arrivé du Mans (L2) «sur la pointe des pieds» en juillet 2013, Morgan Sanson s’est aussitôt imposé à Montpellier. Il est cette saison l’un des rares (avec Vitorino Hilton, Anthony Mounier et Souleymane Camara) à avoir disputé les 20 matchs de L1.

L’annonce de sa prolongation de contrat jusqu’en juin 2018 (revalorisation salariale à la clé) est un signe fort pour l’avenir. «A mon arrivée, je sortais de l’échec d’une non-sélection aux championnats d’Europe U19. Ça m’a fait comprendre que rien n’était acquis. J’avais les crocs. Mais j’ai encore beaucoup à apprendre ici.»

«Ne plus s’affaiblir»

Comme tout club formateur, l’équilibre financier de Montpellier repose sur la vente à bon prix de ses joueurs issus du centre de formation et la revente d’ex-espoirs dénichés à moindre coût. Une nécessité dictée tant pour l’équilibre des comptes, que par l’état d’esprit de footballeurs jamais rassasiés financièrement. Quand Cabella et Yanga-Mbiwa (aujourd’hui à la Roma) s’enterrent à Newcastle et perdent leur place en équipe de France, Estrada file aux émirats, Utaka en Turquie, Belhanda à Kiev ou Stambouli à Tottenham pour y faire banquette (ces deux derniers jouent la Ligue Europa), difficile d’y voir un choix sportif.

Depuis le recrutement loufoque de René Girard la saison post-titre qui avait plombé les caisses du club (6,5 millions pour Congré, 3,5 pour Mounier à le faire jouer contre-nature, Herrera ou Charbonnier censés remplacer Giroud), Montpellier se sépare chaque année de ses meilleurs éléments. Cette prolongation est le signe d’une inversion de tendance. Elle vient en écho des vœux de Rolland Courbis qui souhaite «mettre en place une équipe compétitive et ne plus s’affaiblir.»