VIDEO. Deux Syriennes filment l'enfer de Raqqa, «capitale» de Daesh
CONFLIT•A l’aide d’une caméra cachée sous leur niqab, elles dévoilent une ville enfer où règnent violences, hommes et charia…20 Minutes avec agence
Om Omran et Om Mohammad (pseudonymes) ont filmé cet hiver leur quotidien à Raqqa, ville occupée depuis 2013 par l’organisation de l’Etat islamique et où la charia a privé les femmes de leurs droits sous peine de lapidation à mort.
« Les combattants étrangers de Daesh veulent fuir vers la Turquie »
Les deux Syriennes, dont le corps et le visage sont entièrement couverts, ont ainsi fait leurs courses, pris un taxi et parcouru les rues d’une ville détruite par les raids aériens avec une caméra cachée sous leur niqab. Ceci pour « que le monde sache, en espérant qu’un jour on sera libre », expliquent-elles dans cette vidéo entrecoupée d’images de propagande et diffusée ce lundi par le média suédois Expressen TV.
Leur vidéo révèle ainsi une ville détruite où « tout le monde est parti », où seuls quelques hommes armés et barbus semblent occuper les lieux. « Les combattants étrangers de Daesh ont établi des postes de contrôle. Certains demandent même leurs papiers d’identité aux Syriens afin de fuir vers la Turquie », raconte l’une des deux témoins, visage caché et voix modifiée.
Privées de conduire, de montrer leur visage ou de sortir seules dans la rue
Les jeunes femmes ont également filmé les quartiers riches de Raqqa. Là, Daesh a choisi de loger les combattants étrangers, expulsant ou tuant les anciens résidents. « Ce sont des gens du Kazakhstan, d’Afghanistan, d’Arabie Saoudite, ou encore des Européens comme des Francais », révèle l’une des jeunes femmes sous le pseudonyme de Oum Mohammad.
Les deux Syriennes racontent également avoir assisté à l’exécution par balles et à la décapitation d’un jeune soldat ou à la mise à mort d’un homosexuel jeté du haut d’un immeuble. Enfin, elles évoquent la fin des libertés pour les femmes qui, privées de conduire ou de montrer leur visage, ne peuvent pas non plus sortir seules dans la rue.