DIPLOMATIESyrie: Ban Ki-moon en a marre qu'on s'écharpe sur le sort d'Assad

Syrie: Ban Ki-moon en a marre qu'on s'écharpe sur le sort d'Assad

DIPLOMATIELe secrétaire général de l'ONU s'agace du fait que les négociations internationales se heurtent sans cesse au débat de l'avenir du dictateur syrien...
Nicolas Bégasse

N.Bg. avec AFP

Après tout, Bachar n’est qu’un homme. C’est ce que rappelle le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui juge « totalement injuste » et « inacceptable » que le sort du président syrien « prenne en otage tout le processus de négociation politique » sur la crise syrienne, dans un entretien publié samedi par quatre journaux espagnols.

« L’avenir du président Assad doit être décidé par le peuple syrien », estime-t-il dans cet entretien accordé aux quotidiens El Pais, El Mundo, ABC et La Vanguardia, vendredi, alors que les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien ont tenu une réunion vendredi à Vienne sans parvenir à un accord. « Il est totalement injuste et irrationnel que le sort d’une personne prenne en otage tout le processus de négociation politique. C’est inacceptable », a-t-il appuyé.

« A cause de cela nous avons perdu trois ans »

Evoquant la solution proposée - créer un gouvernement de transition - Ban Ki-moon a résumé les divergences des uns et des autres : « Le gouvernement syrien insiste sur l’idée que le président Assad doit en faire partie et de nombreux pays, en particulier occidentaux, disent qu’il n’y a pas de place pour lui ».

« Mais à cause de cela nous avons perdu trois ans, il y a eu plus de 250.000 morts, plus de 13 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie (…), plus de 50 % des hôpitaux, des écoles et des infrastructures ont été détruites. Il n’y a plus de temps à perdre », a insisté l’ancien ministre coréen des Affaires étrangères, secrétaire général des Nations-Unies depuis 2007.

La réunion de vendredi sur la crise syrienne a achoppé sur de nombreux points, dont le principal est le sort du président Bachar al-Assad, la Russie et ses alliés étant notamment opposés à son départ.