Syrie: Les frappes s'intensifient mais sont jugées insuffisantes par le Pentagone
MOYEN ORIENT•Les djihadistes de Daesh ont avancé mercredi dans Kobané et reçu des renforts en hommes et en équipements, malgré les frappes pour sauver cette ville située à la frontière avec la Turquie...M.C. avec AFP
La coalition internationale conduite par les Etats-Unis a intensifié mercredi ses frappes près de la ville kurde syrienne de Kobané qui, selon l'armée américaine, résiste encore aux djihadistes qui l'assiègent et reste contrôlée par les combattants kurdes. «Les milices kurdes continuent de contrôler la majeure partie de la ville et résistent face au groupe EI», a assuré mercredi soir dans un communiqué inhabituel le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).
Les Etats-Unis, aidés cette fois par la Jordanie, ont lancé mercredi huit nouvelles frappes près de Kobané, qui s'ajoutent à six frappes qu'ils avaient menées précédemment mardi et mercredi avec les Emirats arabes unis. Les huit nouvelles frappes ont détruit cinq véhicules armés, un dépôt d'équipements, un camp de commandement, un camp logistique, et huit baraquements.
Les opérations américaines ont coûté 860 millions d’euros depuis juin
Les djihadistes de l’organisation Daesh ont pourtant avancé mercredi dans Kobané et reçu des renforts en hommes et en équipements, malgré les frappes jugées insuffisantes par le Pentagone pour sauver cette ville située à la frontière avec la Turquie. Les frappes «ne vont pas apporter une solution et sauver la ville de Kobané», a averti mercredi le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. Selon lui, «il faudrait des troupes compétentes, des rebelles syriens ou des forces gouvernementales irakiennes, pour parvenir à vaincre» Daesh.
«Nous poursuivons nos frappes avec nos partenaires. Cela reste une mission difficile», a renchéri le président Barack Obama au Pentagone, à l'issue d'une rencontre avec les plus hauts gradés américains. Et coûteuse. Selon Todd Harrison, un expert d’un think tank basé à Washington, chaque frappe américaine contre Daesh peut coûter jusqu’à 500.000 dollars. Le Pentagone a estimé lundi que l’ensemble des opérations militaires contre les djihadistes en Syrie et en Irak ont coûté 1,1 milliard de dollars (860 millions d’euros) depuis la mi-juin.
Selon les estimations du magazine Foreign Policy, ces frappes auraient permis de détruire entre 96 et 135 millions d’euros d’armes et de véhicules de l’organisation. Les djihadistes «sont un ennemi qui apprend et ils savent comment manœuvrer et comment utiliser les populations et le camouflage», explique le général Martin Dempsey, plus haut gradé américain, sur la chaîne américaine ABC. «Donc quand nous avons une cible, nous frappons.»