Russie: Les autorités détruisent des tonnes de nourriture sous embargo
RUSSIE•Une pétition réclame que la nourriture saisie soit donnée...20 Minutes avec AFP
Des tonnes de pêches et de nectarines saisies, du fromage letton ou de la viande polonaise broyés sous les roues des tracteurs : la Russie a commencé jeudi à détruire les produits alimentaires occidentaux sous embargo, malgré une levée de boucliers dans la société civile.
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« A partir d’aujourd’hui, les produits agricoles, matières premières ou nourriture venant d’un pays ayant imposé des sanctions à la Russie ou à ses citoyens (…) et qui sont interdits sur le territoire russe doivent être détruits », a annoncé le ministère russe de l’Agriculture dans un communiqué, conformément aux ordres de Vladimir Poutine.
73 tonnes de pêches et de nectarines
Jusqu’à présent, ces produits interdits, car en provenance des pays sanctionnant la Russie pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne, étaient seulement renvoyés dans leur pays d’origine. Ils seront désormais détruits sur place par les autorités, qu’ils soient saisis à la frontière ou dans les magasins.
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Preuve de la détermination des autorités, l’agence sanitaire russe a annoncé dès le début de la matinée une première saisie, à la frontière bélarusse, de 73 tonnes de pêches et de nectarines qui transitaient sous un faux certificat turc. Au même poste-frontière, un autre chauffeur transportant une tonne et demie de tomates sans certificat a préféré faire demi-tour et retourner au Bélarus, a indiqué l’agence de presse Ria Novosti.
Les produits alimentaires auraient pu être redistribués
A la fin de la journée, un total de 319 tonnes de nourriture avait été détruites, dont de la viande en provenance d’Italie qui a été brûlée dans un incinérateur à l’aéroporty de Saint-Petersbourg. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a admis que la destruction de nourriture « n’était peut-être pas très agréable à voir » tout en demandant aux médias de « ne pas exagérer le problème » car cette nourriture était « de la pure contrebande ».
Mais l’empressement des autorités à détruire des produits alimentaires qui auraient pu être redistribués a suscité des critiques, venant de la société civile et de personnalités de tous horizons politiques. Le quotidien économique Vedomosti a dénoncé dans un éditorial une « barbarie ostentatoire » et une « guerre absurde contre la nourriture en période de crise économique », à un moment où la monnaie russe est retombée, jeudi, à ses plus bas niveaux en cinq mois, l’euro dépassant le seuil psychologique des 70 roubles.
Les auteurs d’une pétition signée par plus de 280.000 personnes sur le site internet Change.org réclament, quant à eux, que la nourriture saisie soit donnée « aux anciens combattants, aux handicapés, aux familles nombreuses et à ceux qui ont souffert des récents désastres naturels ».