Ukraine: Nouvelles sanctions contre la Russie, nouveau foyer de crise à l'Est
MONDE•La tension est toujours aussi forte...M.P. avec AFP
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont annoncé lundi un durcissement des sanctions contre la Russie, qui est accusée de souffler sur les braises séparatistes dans l'Est de l'Ukraine, où des observateurs de OSCE sont toujours détenus et où la rébellion pro-russe s'étend.
Washington a décidé d'imposer des sanctions à sept responsables russes et 17 sociétés proches du président russe Vladimir Poutine en représailles à ce qu'ils ont qualifié «d'actes de provocation» en Ukraine. L’administration américaine va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements high-tech qui pourraient avoir un usage militaire, a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué publié à Manille où le président Barack Obama est en visite officielle.
Une réponse de la Russie?
De son côté, l’UE a décidé d’ajouter quinze noms de responsables russes et ukrainiens pro-russes à la liste des personnes sanctionnées dans le cadre de la crise en Ukraine, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques. L'ajout de ces noms a été décidé par les ambassadeurs auprès de l'UE des 28 pays membres qui se sont réunis à Bruxelles en raison de l'absence de «désescalade» de la situation en Ukraine, a-t-on indiqué de mêmes sources.
La Russie «va répondre» aux nouvelles sanctions prises contre des responsables et des entreprises russes par les Etats-Unis, a déclaré lundi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. «Nous sommes certains que cette réponse aura un effet douloureux pour Washington», a-t-il ajouté sans plus de précision.
Nouveau foyer de crise
Un nouveau foyer de crise est apparu lundi matin dans la ville de Kostiantynivka, proche de la capitale régionale Donetsk, où des insurgés pro-russes lourdement armés se sont emparés du bâtiment de la mairie et ont dressé des barricades, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Une poignée d'hommes en uniformes dépourvus d'insignes -- semblables à ceux qui s'étaient emparé des bâtiments officiels en Crimée avant son rattachement à la Russie en mars -- assuraient la garde devant la mairie et le siège de la police de cette ville de 80.000 habitants. Ils y ont hissé un drapeau de la «république de Donetsk».
A une vingtaine de kilomètres de là, la situation demeurait également tendue à Slaviansk, bastion des rebelles pro-russes dans l'Est, malgré la libération dimanche soir d'un des 12 militaires en mission de contrôle pour le compte de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Les barrages autour des bâtiments officiels restaient en place, tenus par des hommes armés et fébriles.
L'économie russe affaiblie
«Les négociations sont en cours avec l'OSCE» pour la libération des onze autres membres de la mission, sept étrangers et quatre Ukrainiens, a déclaré lundi à l'AFP une porte-parole des rebelles, Stella Khorocheva. Dimanche, le dirigeant séparatiste et maire autoproclamé de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, avait qualifié les observateurs retenus de «prisonniers de guerre».
Les rebelles de Slaviansk détiennent également depuis dimanche trois militaires hauts gradés ukrainiens, qu'ils accusent d'espionnage. La télévision russe a diffusé des images des trois hommes en caleçon, les yeux bandés et couverts de ruban adhésif.
Certains hauts responsables russes font déjà l'objet de sanctions américaines et européennes, mais le reste de l'économie, déjà affaiblie, paye aussi son tribut à la crise sous forme de fuites massives de capitaux. Un constat qui a poussé vendredi l'agence Standard & Poor's à abaisser la note de la Russie à «BBB-». L'Occident s'inquiète aussi ouvertement des mouvements de troupes russes à la frontière occidentale, où Moscou aurait massé jusqu'à 40.000 personnes pour des «manoeuvres».