Le spectre d'une extradition s'éloigne pour Julian Assange. La décision n'est pas encore finale, mais le département américain de la Justice aurait renoncé à poursuivre le cofondateur de WikiLeaks, selon des sources officielles du Washington Post.

Les avocats de l'administration Obama font face à un casse-tête: ils ne pensent pas pouvoir faire comparaître Assange pour espionnage et publication de document classifiés sans également s'attaquer aux journalistes qui ont fait pareil.

Toujours sous la coup d'une extradition vers la Suède

L'administration Obama a déclaré la guerre aux fuites. Mais elle ne s'attaque qu'aux «whistleblowers», ces personnes qui dérobent les documents comme Bradley Manning dans le cas de WikiLeaks, ou plus récemment Edward Snowden. Poursuivre en justice les organismes qui ne font que publier des secrets marquerait un changement dramatique de stratégie et provoquerait sans doute un tollé dans la presse et l'opinion publique.

Assange, lui, réside depuis 18 mois à l'ambassade de l'Equateur à Londres, où il a obtenu l'asile politique. La Suède réclame toujours son extradition afin qu'il soit jugé dans une affaire d'agression sexuelle. Le fondateur de WikiLeaks conteste les charges mais refusait, jusqu'ici, de se défendre devant la justice suédoise, affirmant qu'il courrait ensuite le risque d'être extradé vers les Etats-Unis. Si la décision américaine se confirme, il ne pourra bientôt plus utiliser cette excuse.