USA 2016: Les candidats républicains à la loupe
DiaporamaPhilippe Berry
Pourquoi pas moi ? C’est le leitmotiv chez les républicains en vue de la présidentielle américaine de 2016. Avec la candidature de l'ancien gouverneur de Virginie, Jim Gilmore, le 29 juillet, ils sont désormais 17 en lice. C’est beaucoup, à tel point que Fox News a annoncé que son débat du 6 août serait limité aux 10 candidats en tête des sondages. Vous êtes perdus ? Pas de problème, on vous a préparé une antisèche, avec une bio, la moyenne des sondages de RealClearPolitics et leurs chances subjectives de remporter la nomination.
Réalisation: Philippe Berry
Pourquoi pas moi ? C’est le leitmotiv chez les républicains en vue de la présidentielle américaine de 2016. Avec la candidature de l'ancien gouverneur de Virginie, Jim Gilmore, le 29 juillet, ils sont désormais 17 en lice. C’est beaucoup, à tel point que Fox News a annoncé que son débat du 6 août serait limité aux 10 candidats en tête des sondages. Vous êtes perdus ? Pas de problème, on vous a préparé une antisèche, avec une bio, la moyenne des sondages de RealClearPolitics et leurs chances subjectives de remporter la nomination.
Réalisation: Philippe Berry
Donald Trump, le clown qui créé la surprise (23,2% dans les sondages)
Le milliardaire de 69 ans à la houppette blonde -qui fait la joie d'Internet- a commencé sa campagne par une sortie raciste assimilant les immigrés mexicains à des «trafiquants de drogue» et à des «violeurs». Et, s'il n'avait pas de grandes chances de succès au départ, les électeurs ont l'air d'apprécier: il caracole désormais en tête des sondages. Il a donc multiplié les sorties -sur les Chinois, le statut de héros de guerre de John McCain.... Cependant, il ne risque pas n’a aucune chance de remporter la nomination du fait de ses opinions défavorables, bien trop élevées dans l’électorat
républicain.
Chances de gagner: 0%.
Jeb Bush, le favori (12,8% dans les sondages)
Bush III peut-il succéder à son frère et à son père? Sur le papier, c’est le plus costaud. Il reste en tête de peloton dans les sondages
depuis six mois, il a l’expérience (deux mandats de gouverneur en
Floride) et l’argent avec de gros donateurs influents. Il parle espagnol
et sa femme est latino. Mais ce modéré manque cruellement de niaque, et
il va devoir résister à une campagne éreintante en se faisant torpiller
sur sa droite pendant 12 mois. Chances de gagner: 40%.
Scott Walker, l’outsider (10,6% dans les sondages)
Il monte, il monte, Scott Walker.
Jusqu’où le gouverneur du Wisconsin peut-il aller? Il séduit dans les cercles
conservateurs après avoir gagné des bras de fer contre les syndicats
dans son Etat. Surtout, il tire à tout va sur la démocrate Hillary Clinton et joue à
fond la carte populiste en surfant sur le rejet de Washington. En
revanche, son bilan économique dans le Wisconsin pourrait le plomber. Chances de gagner: 20%.
Mike Huckabee, le vétéran (6,6% dans les sondages)
La seconde fois sera-t-elle la
bonne ? En 2008, il avait créé la surprise en donnant du fil à retordre à
John McCain, suffisamment pour obtenir sa propre émission télévisée.
L’ancien révérend est sans doute le meilleur orateur du lot mais, dans
une Amérique où les minorités continuent à grignoter du terrain
(l’électorat blanc a chuté de 88 % en 1980 à environ 70 % aujourd’hui),
le soutien de la droite religieuse ne suffit plus. Chances de gagner: 5%.
Ben Carson, le neurochirurgien (6,6% dans les sondages)
Il est Noir, il a opéré des frères
siamois attachés par le crâne et il est candidat à la présidentielle
américaine. Inconnu du grand public jusqu’en 2013, Ben Carson surfe sur
une popularité qu’il a catalysée comme contributeur régulier à la
télévision. Mais survivre à la primaire avec une telle inexpérience
relève de la mission impossible, même avec une histoire personnelle
formidable déjà adaptée par Hollywood en téléfilm. Chances de gagner: 0%.
Ted Cruz, le cow-boy (6,2% dans les sondages)
Il porte le costume cravate
par-dessus des bottes texanes. Passé par Harvard et adoubé par le Tea Party, ce juriste talentueux s’est
révélé en terrassant le candidat officiel républicain lors d’une sénatoriale. Depuis, il a semé la zizanie au Congrès,
et l’establishment du parti considère qu’il est aussi stable qu'une charge de nitroglycérine. Chances de gagner: 5%.
Marco Rubio, le challenger (5,2% dans les sondages)
Le benjamin veut jouer dans la
cour des grands. Jeune, charismatique, il a des convictions
conservatrices bien tranchées qui pourraient plaire aux primaires. Mais
par le passé, il s’est déjà écroulé devant les télévisions , victime du stress.
Surtout, un duel face à Hillary Clinton s’annonce très compliqué, avec
des positions sur la science, l’immigration ou l’avortement qui font
fuir les modérés.Chances de gagner: 20%.
Rand Paul, le franc-tireur (4,8% dans les sondages)
Si le vainqueur était le dernier
debout, ce serait lui. Le libertarien a fait de l’obstruction
parlementaire pendant 12 heures et 52 minutes en 2013 pour s’opposer aux frappes de
drones. Populaire chez les jeunes et sur Internet, ses positions sur la
politique étrangère seront dures à défendre lors des débats. Chances de gagner: 10%.
Chris Christie, le centriste (3,4% dans les sondages)
On l’avait surtout vu aux côtés
d’Obama lorsque l’ouragan Sandy s'est déchaîné. Depuis, le jovial gouverneur du New
Jersey, fan de pizza et de Bruce Springsteen, s’est fait plus discret.
Surtout, il traîne la casserole du « bridgegate »,
une magouille de bac à sable qui lorgne du côté de l’abus de pouvoir,
et il n’aura peut-être pas assez de fusibles à faire sauter pour se
protéger. Chances de gagner: 0%.
John Kasich, le banquier (2,8% dans les sondages)
John Kasich est un homme
sérieux. Après une campagne avortée aux primaires de 1999, le gouverneur
de l’Ohio a notamment officié comme directeur à la banque d’affaires
Lehman Brothers jusqu’à la banqueroute de 2008. Dans l’Iowa, il a
récemment commencé un meeting en demandant à l’assemblée : « Est-ce que
vous vous souvenez de moi ? J’ai été animateur sur Fox News pendant dix
ans. » Silence gêné. Tout le monde l’a oublié. Chances de gagner: 0%.
Rick Perry, le gaffeur (2% dans les sondages)
Cela reste l’un des grands moments
des débats présidentiels. En 2011, Rick Perry n’arrive pas à citer les
trois agences gouvernementales qu’il voudrait supprimer. Un malaise qui
se termine par un « Je ne m’en souviens pas, oups ». Pourquoi y
retourner après cette humiliation publique ? Car il a des gros ennuis
judiciaires au Texas, où il a été mis en examen en 2014 pour abus de
pouvoir. Toute distraction est bonne à prendre. Chances de gagner: 0%.
Rick Santorum, le catholique (1,4% dans les sondages)
En 2012, son message
conservateur avait résonné avec la base républicaine, lui permettant de
remporter 11 Etats. Quatre ans plus tard, il plafonne à 2 % d’intentions
de vote. La raison ? Il était le seul ou presque à
courtiser la droite religieuse. Cette année, entre Huckabee, Rubio, Bush
et Cruz, il ne lui reste que des miettes. Chances de gagner: 0%.
Bobby Jindal, le family-man (1,2% dans les sondages)
Considéré à une époque comme
la star montante du parti, Jindal s’est transformé en étoile filante.
Sa réponse au discours sur l’Etat de l’union de 2009, donnée avec autant
de charisme qu’un tube de dentifrice, l’a longtemps hanté. Cette année,
il a annoncé sa candidature par webcam, en parlant d’abord à ses enfants, avant de s’adresser à l’Amérique. Certains n’apprennent jamais. Chances de gagner: 0%.
Carly Fiorina, la geek (1% dans les sondages)
L’ancienne patronne de HP est
surtout candidate à la vice-présidence. Seule femme du groupe, c’est une
bleue en politique, mais elle amène son expérience du monde du business.
Sauf que son bilan dans la Silicon Valley s’est soldé par des dizaines
de milliers de suppressions d’emplois et des bénéfices en chute libre. Chances de gagner: 0%.
Lindsey Graham, le stratège (0,4% dans les sondages)
Lindsey Graham ne veut pas être
président. Pas vraiment. En revanche, il se verrait bien secrétaire
d’Etat ou à la Défense, fort de son expérience au sein du Comité des
forces armées du Sénat. Son plan de bataille ? Réussir quelques jolis
coups en début de primaire, puis se rallier au cheval gagnant en lui
offrant son Etat de Caroline du sud sur un plateau. Chances de gagner: 0%.
George Pataki, (score non comptabilisé dans les sondages)Si la primaire se jouait à New York, cet ancien gouverneur de l'Etat (1994-2006) aurait de grandes chances de l'emporter. Il y partage en effet la tête de liste dans les sondages avec Marco Rubio. Malheureusement pour lui, et malgré sa récente sortie à propos de l'accord sur le nucléaire iranien -un «accord horrible» qui «doit être rejeté»-, son score au niveau national n'est pas assez significatif pour être enregistré.Chances de gagner: 0%.
Jim Gilmore, le petit dernier (score non comptabilisé dans les sondages)Cet ancien gouverneur de Virginie (14998-2002) vient tout juste de se déclarer. Son score dans les sondages est donc encore inconnu. Mais, s'il compte «apporter une expérience que d'autres n'ont pas», Gilmore s'est surtout illustré en 2008 pour avoir perdu de 31 points l'élection au poste de sénateur de Virginie, remporté par Mark Warner. Chances de gagner: 0%.