Kobané détruite, mais Kobané libérée
Diaporama•Aurélie Delaunoy
Bâtiments éventrés, rues noyée sous les débris, quartiers déserts: la victoire des forces kurdes sur les djihadistes du groupe Etat islamique après plus de quatre mois de combats acharnés a transformé la ville syrienne de Kobané en champ de ruines.
Réalisation: Aurélie Delaunoy
Deux jours après la fin d'une bataille devenue un symbole de la guerre civile qui déchire le pays depuis 2011, les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), la milice du principal parti kurde de Syrie, règnent en maîtres sur une cité aux trois-quarts détruite.
Les combattants des Unités de protection du peuple (YPG) ont déployé un immense drapeau de 101m de long, symbole d'une ville libérée.
A la plupart des carrefours, des groupes de miliciens en tenues dépareillées, dont de nombreuses femmes, ont salué la présence des journalistes par des rafales de Kalachnikov tirées en l'air et en faisant le «V» de la victoire.
Tout autour d'eux, la silhouette décharnée des immeubles témoigne de la violence des affrontements et des nombreux raids menés par les bombardiers de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.
Les intérieurs des habitations ont été littéralement soufflés par les attaques à répétition.
Un combattant kurde marche dans les rues de Kobané avec son fils, le 28 janvier.
Dans certaines rues, des obus de mortier non explosés gisent encore sur les gravats, à côté de véhicules criblés de balles.
Le calme est revenu mercredi sur toute la ville, mais les opérations se poursuivaient dans les villages environnants.
Toujours à l'affût dans le ciel de Kobané, les avions de la coalition ont mené mardi et mercredi 13 frappes qui ont permis de détruire douze véhicules djihadiste, a annoncé le Pentagone.
En près de quatre ans, la guerre civile a fait près de 200.000 morts en Syrie et jeté sur les routes de l'exode plus de 3 millions de personnes qui ont fui les combats.
L'offensive djihadiste lancée mi-septembre dans la région de Kobané a poussé quelque 200.000 Syriens, pour l'essentiel kurdes, à trouver refuge en Turquie. Malgré la fin de la bataille, la frontière entre les deux pays est restée fermée mercredi.
L'ampleur des destructions causées par les combats dans Kobané a largement retardé les rêves de retour des Syriens. «Notre patrie est notre bien le plus cher. Mais dans les conditions actuelles, un retour est tout simplement impossible à envisager», a confié Cemile Hasan, une enseignante de 36 ans réfugiée en Turquie.