Donald Trump décodé par un expert en langage corporel
DiaporamaLa rédaction de 20 Minutes
Donald Trump, ses cheveux, ses
grimaces, ses poignées de main. Pièce de théâtre à lui tout
seul, le président américain porte ses émotions à fleur de peau.
Agression, colère, domination, narcissisme...
L'anthropologue David Givens, directeur<br/>du centre pour les études non-verbales, décrypte pour 20
Minutes le langage corporel présidentiel.
Donald Trump, ses cheveux, ses
grimaces, ses poignées de main. Pièce de théâtre à lui tout
seul, le président américain porte ses émotions à fleur de peau.
Agression, colère, domination, narcissisme...
L'anthropologue David Givens, directeur<br/>du centre pour les études non-verbales, décrypte pour 20
Minutes le langage corporel présidentiel.
Sa tignasse folle (1 sur 2)
Démonstration à l'appui, Donald Trump
jure qu'il ne porte pas de toupet. «Ses cheveux qui défient la
gravité et cette couleur jaune sont sa signature. Il dit:
''Regardez-moi, je suis là, je suis unique''», analyse l'expert. Il compare le style capillaire trumpien à
l’excentricité de la moustache de Salvador Dali.
Sa tignasse folle (2 sur 2)
Selon Givens, qui cite les recherches
de la clinique Mayo, cette volonté d'attirer l'attention est
«caractéristique du trouble de la personnalité
narcissique». En général, on trouve derrière «une estime de soi
fragile, vulnérable à la moindre critique». Cela explique que
Trump réagisse toujours au quart de tour, notamment quand Saturday
Night Live ou Meryl Streep se moquent
de lui.
La moue «Grumpy Cat»
Avec leurs muscles et leurs nerfs, «les
lèvres sont l'une des parties les plus expressives de notre corps»,
note Givens. Cette «moue pugnace avec lèvres inversées» traduit
«une humeur combative pour exprimer son désaccord». Cela signale
«qu'un argument contraire se forme dans la région de Broca», une
zone du cerveau associée au langage.
Le «menton belliqueux»
«Large et carrée, sa mâchoire
suggère une force masculine.» Quand il débat, Trump contracte
souvent son muscle mentonnier, ce qui est «un signe d'excitation».
En cas de désaccord, on voit parfois une fossette centrale, et la
réponse qui suit est souvent: «Mmm, non.».
La posture de supériorité
Le menton relevé, la tête légèrement
penchée en arrière, Trump exprime « sa supériorité, son
arrogance et son dédain», souvent lorsqu'il bataille contre la presse américaine sur la désinformation. Parce que que les muscles du cou et du
dos sont connectés à des nerfs primitifs de la colonne vertébrale,
lors d'une réponse émotionnelle, «nous contrôlons moins la
posture de la tête et du tronc que les gestes de nos bras et de nos
mains».
Le «doigt pointé puissant»
Les parents le répètent souvent, «on
ne montre pas les gens du doigt». «De manière universelle, c'est
considéré comme un geste agressif car il concentre l'attention du
monde entier sur la cible». Donald Trump en a fait sa marque de
fabrique dans l'émission «The Apprentice», avec son cri «You're
FIRED» («Tu es viré»). Il l'utilise également beaucoup comme un professeur lorsqu'il choisit quel journaliste va lui poser une question.
Le doigt pointé vers le ciel
Il l'utilise à tous ses meetings quand il fait une remarque qu'il juge importante, pour ponctuer ses propos. Accessoirement, avec l'effet de perspective, c'est sur ce genre de photos que son index semble être anormalement court, ce qui alimente le mème sur ses petites mains.
La «voix de stentor»
«Ses lèvres inférieure et supérieure
s'évasent comme une trompette.» Cela amplifie la voix, et «Donald
Trump est souvent celui qui parle le plus fort dans la salle». Il
s'agit d'un comportement «de primate qu'on retrouve notamment chez
le singe hurleur (alouate)»
pour «apparaître le plus imposant possible».
La poignée de main «captive»
Le premier ministre japonais s'est fait
piéger par la fameuse poignée de main de Donald Trump pendant 19
secondes. Ce dernier tire en général son interlocuteur vers lui et
utilise sa main gauche pour l'empêcher de se dégager. «C'est un
signe qui suggère la captivité et dit ''C'est moi qui contrôle la
situation''.» Justin<br/>Trudeau a cependant trouvé la parade en attrapant l'épaule de
Donald Trump pour mieux se libérer.
Les bras ouverts
La plupart des gestes du président
américain sont «hostiles». Parfois, il change
cependant, avec les bras grands ouverts, les paumes vers le ciel,
dans «une posture de supplication amicale et apaisante». Comme
lorsqu'il demande aux journalistes de lui «poser une question
facile».
«Mr convivial»
Donald
Trump est souvent décrit par ses proches comme une personne
conviviale et plaisante. Exemple ici aux côtés de son «ami Bibi».
Il affiche «un vrai sourire zygomatique», avec les coins de la
bouche qui remontent pour dévoiler les dents du fond, et les yeux
qui se plissent, affichant les fameuses «pattes d'oie». «On peut
fausser un sourire sur commande mais ce genre de sourire total traduit
en général une émotion authentique.» David Givens détecte
toutefois «un soupçon de supériorité» avec un doigt tendu qui
semble dire: «Je t'aime bien, Bibi, mais c'est moi le
patron.» On ne se refait pas.